Extrait du journal

de trahison, c'est M. Jules Ferry. Or, jamais le député radical n'a obtenu un pareil suc cès; son éloge de l'homme qui a relevé le pays a été salué par des applaudissements unanimes et les cris de « Vive Ferry ! » ont retenti aux oreilles de l'orateur. Ainsi, au Palais-Bourbon, on déclare à M. Jules Ferry qu'il est indigne à ce point qu'on ne peut plus avoir aucun rapport avec lui : « Allez-vous-en ! Allez-vous-en ! « et, un mois après, à Lille, devant quatre mille personnes, on se fait applaudir en pro clamant qu'il est l'auteur de notre relève ment intellectuel : « Revenez ! Revenez ! » Qu'est-ce que cela signifie ? Le chemin de Lille fait-il concurrence au chemin de Da mas ? Non, M. Clovis Hugues vient tout simplement, sans le vouloir, de trahir le secret de la politique d'extrême gauche, la quelle consiste à critiquer, à maudire, à renverser quiconque ' est au pouvoir — sauf, aussitôt qu'un nouveau ministère existe — à couvrir de fleurs celui qui n'est plus. Cette politique — si l'on peut nommer de ce nom une pareille comédie— n'est point celle du pays. Dans une réunion dont on trouvera le compte rendu plus loin, . les électeurs de la première circonscription de Lyon l'ont témoigné à leur représentant, M. Ballue. Eux aussi, ils ont regretté l'affo lement qui a été la cause principale de la chute de l'ancien cabinet et, quoique M. Ballue n'ait fait aucun acte de résipiscence, l'ordre du jour, adopté à l'unanimité, cons tate « la divergence de vues » qui existe entre eux et leur député « sur une situation particulière ». Pour être discret, puisqu'il n'implique pas un vote de défiance, l'a vertissement n'en est pas moins sérieux. Décidément ce que le pays exige dé ses représentants, c'est de la prévoyance, c'est de l'esprit de suite. Les réunions de Lille et de Lyon sont d'excellents symptômes....