Extrait du journal
sonnera huit heures, il faudra te reporter par la pensée à ce moment où je te la donne. Tu te souviendras que j'ai eu la volonté de te faire un plaisûy et que j'ai eu aussi le bonheur d'y réussir. — Oui, monsieur Pichard. — De mon côté, je conserverai précieuse ment ton présent, surtout ton bouquet. Plus" l'action du temps le fanera, plus il me devien dra cher. Mais voyons, puisque tu viens me fê ter, nous allons porter ensemble la santé de mon patron. Le vin de Champagne, ,cet hippocrène des belles, té donnera peut-être un peu d'expansion, ajouta-t-il en faisant sauter bruyamment le bouchon d'iine bouteille. Virginie n'avait jamais bu de vin de Cham pagne; elle ne le connaissait que de nom et pour avoir souvent entendu calomnier les in discrétions qu'il inspire. — Merci, monsieur, répondit-elle avec un geste répulsif à Pichard qui lui présentait un verro. — Allons doncl ce serait la première- fois qu'une jolie femme refuserait un verre de Champagne: — Je vous répète, monsieur, que je n'accep terai pas. — Je t'en prie. — Non 1 — Pourquoi non ? — Parce que je ne le veux pas ! répondit-elle avec impatience. — A la bonne heure ! voilà une raison. Que ta volonté soit donc obéie, cruel et charmant petit despote. Il se fit un court silence durant lequel le Joconde suranné reprit haleine et modifia le plan de sa campagne galante. — Voyons, reprit-il en s'asseyant sur une causeuse près de la fenêtré, puisque tu te re fuses aux sollicitations d'une aimable folie, que la seule et froide raison préside à notre entre tien. Viens prendre place là, près de moi, et causons affectueusement, abrités tous les deux sous le bouclier do Minerve. Virginie avança un fauteuil à droite de la causeuse et près du guéridon, qui remplis-sait occasionnellement l'office de buffet. — Pourquoi t'éloigner, dit Pichard, pourquoi ce nouveau témoignage de défiaace quand j'in voque Minerve? — Que dirait-on de vous, monsieur Pichard, si quelqu'un de vos amis entrait et vous trou...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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