Extrait du journal
COURRIER La séance de la Chambre a été consa crée samedi à la suite du débat de l'inter pellation de M. Langlois. Quatre orateurs se sont succédé à la> tribune : ce sont MM. Rivet, Brialou, La ïoche-Joubert' et Frédéric Passy. Le Sénat, après avoir discuté deux amendements tendant à une évalua tion nouvelle des propriétés bâties et non bâties, et qui ont été retirés ensuite par leur auteur, M. de Reignié, a adopté l'ensemble ;■ du budget extraordinaire et s'est ajourné à lundi pour reprendre la discussion i des syndicats professionnels. Le Monde s'est décidé à entrer dans quelques détails sur la réception faite par l'archevêque de Paris à la délégation du" Comité catholique, de la Société générale d'éducation et d'enseignement et du Comité de éfense religieuse. Les trois œuvres, comme on sait, sont entre les mains des mêmes hommes et, au fond,n'en forment qu'une, l'œuvre de la propagande anti républicaine. M. ChesneloDg devait être à la tête de la délégation; nous l'avions dit et nous ne nous trompions pas. L'arche-' vêque de Paris a fait à ces adversaires du gouvernement qui le paie l'accueil le plus flatteur. Il les a félicités de l'action qu'ils exercent au milieu d'une crise « au trement redoutable que celles provoquée s autrefois par l'ariaaisme et par la ré forme. » Cette appréciation met en pleine lu mière les sentiments de M. Guibert peur la République et les principes modernes. « Continuez donc vos œuvres, a dit le prélat aux membres du comité de défense religieuse, sans vous laisser arrêter par les difficultés et par les critiques que vous pouvez rencontrer. » Précieux en couragements aux hommes qui étalent leurs espérances monarchiques et adres sent de véritables instructions à leurs adhérents pour organiser la lutte électo rale! M. Richard, le coadjuteur de M. Guibert, ne pouvait rester en arrière de son archevêque. Il a cassé lourdement l'encensoir sur le nez de M. Chesnelong et de ses amis, en les traitant de « laïques admirables ». Le nonce du pape, importuné égale ment de la visite de ces intrigants poli tiques, s'est trouvé un peu embarrassé. Mais en Italien et en monsignore qu'il est, il s'est tiré d'affaire en insistant sur les mérites de la Société d'éducation « dont le rôle lui paraît prépondérante l'époque actuelle. » Ces manifestations n'appren nent rien de nouveau à personne sur ce que pense le haut clergé. Mais il est bon de ne pas les laisser passer inaperçues. On est quelquefois porté à croire à une sorte de détente. Nos prélats nous rappel lent promptement à la réalité. Sachonsleur gré de nous tenir ainsi en haleine. C'est le meilleur moyen de n'être jamais dupes. Un nouveau congrès clérical vient d'ou vrir ses séances à Lille. Il s'intitule « as semblée régionale de l'œuvre des cercles catholiques d'ouvriers ». Comme tou jours, l'auditoire est composé de la fine fleur du parti réactionnaires de Lille et des environs, et les ouvriers y brillent par leur absence. Il est, du reste, pru dent de ne pas appeler les ouvriers à ces réunions, car les discours qu'on y pro nonce ne sont pas de nature à'igs séduire. L'idée sur laquelle les orateurs insistent et qui revient constamment sous les for mes les plus diverses, c'est celle de l'as servissement de l'ouvrier au patron. Un état social où les travailleurs ne pour raient vivre qu'autant qu'ils se soumet traient eu toutes choses à la volonté et aux opinions de ceux qui les emploient, voilà l'idéal que les fleurs de rhétorique et les paroles mielleuses des plus habiles ne parviennent pas à dissimuler. Une re constitution de l'ancien servage, sous prétexte d'association protectrice, et la ruine du régime républicain qui, quoi...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - paul bert
- bert
- rivet
- arnous
- fortoul
- guibert
- langlois
- p. bert
- brisson
- laroche-joubert
- france
- paris
- chambre
- algérie
- alsace-lorraine
- lille
- mun
- italie
- orléans
- lyon
- la république
- académie des sciences
- sénat
- société de biologie
- union postale universelle
- union
- parti républicain
- ps
- société générale