Extrait du journal

Décidément, les cléricaux s'étaient trop hâ tés de présenter la décision de la commission scolaire de Lavaur comme l'expression du droit et de la signaler à tous les réaction naires du pays comme un exemple à suivre. Nos lecteurs savent que cette décision a été annulée pour excès de pouvoir par un ar rêt fortement motivé du conseil d'Etat, rendu à la date du 16 mars 1883. La chambre criminelle de la cour de cas sation a eu à statuer tout récemment sur un cas semblable. Le sieur Martineng s'était pourvu contre un jugement correctionnel de Toulon, en date du 22 mai 1883, qui, par confirmation d'un jugement du tribunal de simple police d'Ollioules, l'avait condamné à 1S francs d'amende pour infraction à la loi du 28 mars 1882. L'un des moyens invoqués par le demandeur était tiré de la violation prétendue de la neutralité de l'enseignement, violation qui résulterait de l'introduction, dans l'école, du Manuel de M. Compayré. M. le procureur général Barbier, qui a porté la parole dans cette affaire, a posé la ques tion en termes très clairs et très nets. « De quoi s'agit-il ? a-t-il dit. D'un livre introduit dans l'école, c'est-à-dire de l'application d'un programme, d'un fait qui est le résultat d'une...