Extrait du journal

Une feuille ministérielle, la Presse, qui est pour une si large part dans l'épreuve de la prétendue conciliation tentée par le cabinet du 15 avril, adresse ses félicitations à M. Laurence, félicitations d'au tant plus vives que la double promotion du nouveau conseiller-d'é tat-directeur a été de notre part l'objet d'une critique sévère peutêtre, mais assurément très fondée. En témoignage de sa bienveillance et de sa haute satisfaction, cette feuille, n'hésitant pas à comparer M. Laurence à M. Thiers pour sa facilité de discussion, exprime l'espoir qu'il se montrera supérieur à l'ancien président du conseil dans la pratique des affaires. Nous souhaitons que le subordonné de M. Bernard ne reste pas au-dessous de cet éloge, après avoir trompé ; beaucoup d'autres espérances. La Presse, dans tous les cas, ne fait que nous rendre justice, lorsqu'elle déclare que sa confiance et la nôtre ne peuvent s'acquérir aux mêmes conditions ni s'arrêter sur les mêmes bommes.Qu'on appelle le siècle le Moniteur officiel de la réunion Odilon-Barrot, nous sommes loin de nous en sentir blessés, bien que nous prétendions à la plus entière indépendance vis-à-vis de cette réunion et de toutes les autres. Au nom de M. Odilon Barrot on aurait pu en joindre d'autres éga lement illustrés au service de la cause libérale et que nous aurions également avoués. Toutefois, n'en connaissant pas qui représentent mieux la révolution de juillet dans sa pureté, dans ses vœux légiti mes, dans sa dignité, nous acceptons volontiers celui-là comme l'ex pression de notre pensée. Nous voudrions pouvoir dire avec autant d'exactitude que la Presse est le Moniteur du petit ministère, mais nous craindrions par là de nous voir exposés aux réclamations de M. Guizot, qui peut se croire aussi quelques droits à la reconnaissance et à l'appui désintéressé de la feuille gouvernementale. Ces droits, à la vérité, ont un peu vieilli, mais tant que M. Guizot aura la chance de rentrer au pouvoir ils ne seront pas complètement oubliés. Depuis deux ou trois jours les feuilles doctrinaires et légitimistes répètent à l'envi des nouvelles contradictoires et également controuvées, desquelles il résulterait, tantôt que M. de Lamennais...