Extrait du journal
comme des poulets, et que, probablement dans une heure, la maison brûlera comme a brûlé celle de ce matin, pour qu'il ne reste rien de vos exécutions, monsieur le duc ! Le due devint encore plus sombre et répliqua : — Chevalier, je voudrais pouvoir inventer des supplices pour te don ner une mort telle que tu la mérites ! —Et pourquoi, monseigneur, mériterais-je une pareille mort? Est-ce pour ne pas avoir encore dit à ces messieurs le nom du principal com plice de notre société? Le duo demeura un instant muet, mais il reprit aussitôt : — Il suffit que la justice en soit informée ; ils l'apprendront par elle. — Cela n'est pas probable, monseigneur, dit le chevalier, car vous lui accordez une protection si particulière, qu'au lieu d'être condamné à être égorgé comme moi, qu'au lieu d'être enfermé dans un couvent pour y faire pénitence comme monseigneur de C... et madame la du chesse, c'est lui qui condamne et exécute les arrêts. — Vous êtes fou, misérable ! dit le duc d'une voix dont il ne put dé guiser l'émotion. Je ne vous comprends pas. — Oh ! que vous me comprenez très-bien, monseigneur 1 < Chevalier, i m'avez-vous dit ce matin, on me demande un officier dévoué pour » faire une sotte arrestation, pour une assez sotte affaire touchant la di> gnité du parlement. Comme j'ai quelque raison de vouloir me conci> lier les bonnes grâces de ces messieurs, ne fût-ce que pour mon pro> cès contre les Riquet, je leur accorderai ce qu'ils me demandent. Seu> lement, comme d'un autre côté je dois quelque reconnaissance à Ba> rati pour un service qu'il m'a rendu dans le temps, dites-lui tout bas > et de ma part de brûler quelques papiers qui lui ont été remis en dé> pôt il y a cinq ans, et qui pourraient le compromettre. Ils doivent se * trouver dans une cassette recouverte de chagrin, posée sur le dernier i rayon de la bibliothèque de Barati. » Or, monseigneur, j'aurais voulu vous obéir que je ne l'aurais pas pu, car je n'ai pu aborder Barati sous les yeux du président, de manière même a lui faire un signe ; mais je me suis emparé de ces papiers. — Toi 1 s'écria le duc en pâlissant et en jetant un regard d'épouvante sur Vergnes, qui baissa la tête. D'Auterive comprit que le due avait été trompé, et que Vergnes lui avait faussement annoncé qu'il avait soustrait la cassette. — Oh ! reprit le chevalier, j'ai vu entrer màitrè Vergues , et j'ai fort bien entendu le mot de passe : La parole est d'argent et le,silence est d'or, qu'il m'a dit en montant ; mais la besogne était faite, quoique je...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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