Extrait du journal
LE CHATEAU DES PYRÉNÉES. " DEUXIÈME PARTIE. — Monsieur le duc, et vous, monsieur le chevalier, reprit là duchesse avec une véritable hauteur, ne vous préoccupez point de mon avenir en ee qui vous concerne: il ne vous gênera ni l'un ni l'autre. Monsieur le duc, vous craignez de me voir rentrer dans votre maison : vous êtes trop vain, monsieur, vous eroyez trop à des choses impossibles. Avant les injures grossières que vous avez jetées à une femme,-.qui n'est pas si., vieille qu'elle ne se rappelle vous avoir vu demander sa main à genoux, j'avais décidé, moi, que jamais nous n'habiterions sous le même toit. Seuiement, monsieur, je sortirai de votre maison, mais vous ne m'en chasserez pas. Vous'm'avez condamnée à finir mes jours dans un cou vent : je prends cette destinée sans l'accepter de vous. On né m'y jet tera pas comme une Criminelle, je m'y retirerai comme une femme à qui Je monde èst devenu insupportable. • — Oh ! mon Dieu, madame, fit le duc en ricanant, je ne tiens pas aux mots pourvu que les choses soient comme je les entends. — Vous entendez donc aussi, monsieur le duc, que d'ici à un mois vous vous démettez de votre gouvernement. ' — Vous perdez la raison, madame ! x • ' — Non, monsieur, non. Puisque nous sommes en train de nous faire les uns aux autres la justice que nous méritons, il faut que chacun ait sa part. J'accepte ma condàmnation, je ne fais qu'en déguiser les dehors ; vous acceptez la vôtre, et vous pouvez la déguiser sous l'apparenced'un fier désintéressement et d'un haut renoncement aux grandeurs de l'Etat. — Très bien, fit le duc en souriant. Maintenant je serais eurieux de connaître l'arrêt que vous prononcerez contre ce gentil chevalier. — Monsieur le duc, d'Auterive n'est pas-entré volontairement dans l'association; c'est pour sauver sa vie qu'il a accepté les conditions qui lui ont été imposées. — J'oubliais, en effet, dit le duc, que M: d'Auterive vous a trouvée fort innocente, et il est juste qHe vous lui rendiez la même justice. Or, votre chevalier fera ce qui lui conviendra?...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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