Extrait du journal

C'est aujourd'hui le dernier-jour des vacances politiques; c'est demain qu'a lieu la rentrée des classes parlementaires. Plus heu reux, les écoliers des collèges ont encore huit jours à se divertir et ne rentreront que lundi prochain au séjour de l'étude ét des pen sums. Ce bon temps des vacances a passe bien vite pour tous, pour les grands et pour les petits. De part et d'autre, les plus laborieux eux-mêmes, les bons élèves, les grands orateurs, les lauréats et les ambitieux ne peuvent se , défendre de donner un regret à ces heu reux moments d'insouciance et de liberté si vite écoulés et qu'il se rait si doux de prolonger. La saison est clémente; ces premiers jours de l'automne sont les plus beaux de l'année ; la campagne est pleine d'un charme majestueux et mélancolique ; la chasse est en core dans toute la vivacité de son premier feu, et voici qu'il faut ■ quitter tout cela pour revenir à la classe, aux bureaux, aux bancs, a la tribune, et pour reprendre les thèmes, les projets de loi, les vers latins, les rapport';, les versioos grecques et les interpella tions. — Mais le devoir est inexorable, et les bons esprits s'y con forment résolument et volontiers; le regret des doux loisirs s'efface bien vite chez eux, et ils reprennent avec ardeur leurs études et leurs travaux interrompus. Ce zèle, cet empressement, cette bon ne volonté, se développeront demain à l'assemblée et donneront un exemple qui sera suivi la semaine prochaine dans tous les lycées. œœmfxç Les travaux politiques de nos législateurs ne sont pas du ressort de notre feuilleton, et bous n'avons aucun penchant à y toucher; mais il est des questions sociales qui rentrent dans notre domaine, et la session qui s'ouvre doit, ait-on, en traiter quelques-unes, entre autres la question du divorce, remise sur le tapis parlemen taire. Le congrès de la paix serait-il pour quelque chose dans cette résurrection? L'aurait-on accusé à tort de ne pas s'être occupé de la paix la plus intéressante pqpr la société, la paix du ménage ? Quoi qu'il en soit, le divorce a de nombreux partisans, sans doute ; des partisans opiniâtres que les échecs ne découragent pas ; des partisans puissants qui ont assez de crédit pour recommencer la lut te après la défaite. Les moralistes, qui se piquent de connaître l'é tat des mœurs et de la société contemporaine, prétendent que si le divorce était adopté, — ce qui n'est guère probable, — la moitié pour le moins des ménages parisiens profiterait du bénéfice de la loi nouvelle. La moitié c'est beaucoup, Il n'est guère de salon ce...