Extrait du journal

De graves problèmes agitent l'opinion en ce moment. Il en est de plus ou moins palpitants. L’un d’eux est définitivement résolu : les bons français apprendront avec joie. On bataillait, depuis de longues années, sur la question de savoir si l’on doit dire : « au » CanaX ou bien « en » Canada. Richelieu, Colbert et Chuiscul écrivaient en. Us s’y connaissaient, puisque Richelieu a fonde l'Académie, Colbert un accommodement exquis pour la sole et Choiseul un passage. Mais, par un inexplicable phénomène, on était tombé à Vau. En Canada est désormais acquis. Les canadiens ne veulent rien avoir de commun avec le modernisme ; ils ne connaissent de leur pays d origine, que ’e drapeau fleurdelisé et la France officielle d’aujourd’hui « maçonnique et enjuivée » leur inspire un profond dégoût, lis sont entrés en lutte ouverte contre les anglicismes c; n'admettent pas qu’on se serve du mot wagon pour désigner un car ; tout au plus consentent-ils à accepter « voiture » en attendant qu’ils aient découvert le terme archaïque employé au moycn-âgc dans l’industrie des chemins de fer. Kail les exaspère ; c’est lisse qu’on doit due ; slecping provoque chez eux des accès de fureur. N 'estil pas plus simple et plus logique de dire <« char-dortoir >» ? Je suis entièrement de cet avis : char-dortoir me botte et je partage pleinement les idées du naturel de Québec qui préférerait se faire «< casser le cou », on dit maintenant « la gueule », plutôt que de demander au mécanicien de stopper la locomotive. Stopper est infâme. Et pourtant le dictionnaire en a fait un verbe francilien, synonyme d'arrêter en parlant d un navire, d’un train ou d’une machine à vapeur....