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Le Soir, 9 septembre 1908

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Le Soir
9 septembre 1908


Extrait du journal

Pendant les manoeuvres de l’armée allemande, en Alsace-Lorraine, des journalistes ont interviewé plusieurs de nos anciens compatriotes. Ils ont recueilli des déclarations, dont quelques-unes sont plutôt joyeuses, notamment celle d’un commerçant de Sarrebourg qui prétend que « pour être un bon français, il faut, être un excellent sujet allemand. » Un autre se plaint qu’on lui donne beaucoup de conseils, mais, au fond, dit-il, m la France nous a complètement lâchés et nous sommes bien obliges de nous accommoder des moeurs de nos vainqueurs ; l’uniforme de uhlan est très décoratif et si nos Grctchen ont des préférences pour la culotte rejuge, elles ne peuvent pourtant’ pas se passer complètement de culottes. » C’est exact : faute de grives on mange des merles. La valse, au surplus, est d’origine tudesque et cette danse pousse à la reproduction ; les maîtres danseurs l’ont encore tout récemment constaté et c'est peut-être là tout le secret de l’augmentation fantastique de la population d outre-Vosges. Il y a quelque chose à faire dans cet ordre d'idées. Espérons qu’il se rencontrera un député assez intelligent pour interpeller le Cabinet sur ce qu’il compte tenter pour développer le goût des entrechats en France. Il est évident que pour peu que ces dames s’y prêtent, l’entrechat aidera beaucoup à la réussite du plan de M. Piou. Mieux vaut cent fois peupler le pays de bâtards bien bâtis, que de laisser s’abâtardir la race. Si le Kaiser a concentré 150.000 hommes dans les provinces annexées, il avait vraisemblablement une pensée derrière la tête et, au prochain recensement, on enregistrera beaucoup plus de naissances que les années ordinaires. Les armées de la Révolution et de l'Empire, dans leurs expéditions, ont énormément travaillé au repeuplement de l’Allemagne. Du moins les écrivains de l’époque le prétendent et cela pourrait expliquer pourquoi l’on professe là-bas une si vive admiration envers le grand Empereur. C’est qu’aussi nos braves soldats ne laissaient chômer ni la bouteille ni les ventres et gigotaient continuellement dans l’entrechat....
Le Soir (1869-1932)

À propos

Titre fondé en 1869 par le banquier Merton, la particularité du Soir est, comme son nom l’indique, de paraître après tous les autres journaux à partir de 19h30.  Ayant des sympathies impérialistes à l’origine, le journal se ralliera par la suite à la République tout en poursuivant sur une ligne politique conservatrice, oscillant entre le centre droit et le centre gauche. Le Soir reste un journal d’affaires défendant avant tout les intérêts financiers des différents groupes qui furent à sa tête. Le Soir cesse de paraître en 1932.

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