Extrait du journal

Dans l’élection de la Haute-Saône, nous avons constaté un autre phénomène également intéressant. M. le baron Gourbaud et M. le duc de Marmier égaient en présence. Ils avaient obtenu sous le ministère Forcade environ le même nombre de voix. Sous l’administration nouvelle et en l’absence de candidature officielle, trois mille électeur» envie: on ont repris leur liberté complète et ont reporté leurs suffrage sur M. le duc de Marmier. C’est là un fait palpable et incontestable. On en conclura certainement que le Corps législatif actuel ne représente pas sincèrement la majorité du pays. Nous avons depuis longtemps déjà traité la question de la dissolution possible de notre assemblée élective. C'est là un de ce» actes dont tout le mérite est dans l’opportunité In moment chocs pour les accomplir, et il est bien certain qu’au point de vue parlementaire régulier, cette opportunité n’existera que le jour où le ministère et U représentation nationale seront en désaccord. Ce jour-là, il sera indispensable autant que légitime de consulter le suffrage universel qui juge en dernier ressort. Mais a mesure que s’établit d’une façon régulière et libre l’exercice de sa souveraineté, il devient aussi indiccpensable à ceux qui sollicitent son mandat de prendre une situation bien nette et définie: Nous ne sommes certainement pas les partisans du mandat impératif, mais nous sommes en droit d’exiger des candidats de toute nuance, étant donné la liberté absolue qu’ils ont d’exprimer peurs sentiments, qu’ils prennent devant le pays une situation catégorique; qu’ils disent s’ils sont les partisans des évolutions constantes et pacifiques vers l'idéal de la liberté politique, ou s’ils prétendent avoir en poche, dès à présent, le programme définitif et le dernier mot de la volonté de la France. Auquel cas, nous leur demanderions dénoncer clairement ce programme et d indiquer les voies et moyens constitutionnels ou révolutionnaires pour arriver * son application. En un mot, nous nous croyons arrivés en France à un point do liberté politique qui permet amplement aux partis de se constituer déjà et de se définir autrement que per des « attitudes,» des mots et des métaphores....