Extrait du journal

La question de Terre-Neuve, qui vient d’être l’objet d’un nouveau Elue-Bock, n’a pas fait de progrès, depuis deux ans, dans le sens de la conciliation. Le cabinet anglais rencontre de ce côté la même sorte d’opposition, prête à recourir à la violence, que dans l’Ulster, pour le Home ruée irlandais : on se prépare à méconnaître son autorité ; on le délie, on se joue de lui. L’heure viendra où la France devra se demander si elle ne doit pas intervenir d’une manière plus efficace, en présence de la faiblesse bien démontrée du gouvernement britannique, pour assurer, contre les prétentions d’une colonie qui menace de ne pas reconnaître les décisions de la métropole, les intérêts et les droits, établis par des traités dont la valeur est indéniable, de nos pêcheurs sur une partie des côtes de Terre-Neuve.. Tout récemment le comité des deux chambres de Saint-Jean chargé d’étudier la question a présenté son rapport ; il résulte de ce document, que le Parlement terreneuvien a adopté sur l’heure,que le gouvernement de la colonie veut bien consentir à la prolongation du dodus vivent actuel, qui laisse aux pêcheurs français, provisoirement, le libre exercice de leurs droits sur le french spore jusqu’à la fin de 1895, mais à la condition que d’ici là un tribunal arbitral sera nommé, avec le mandat de se prononcer, non pas seulement sur la question de savoir si le droit de pêche de la morue implique le droit de pêche du homard—ce qui est un tout petit côté du différend — mais sur la question de principe, sur la réalité et la subsistance des droits conférés à la France par le traité d’Utrecht. • *...