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Le Soleil, 2 décembre 1897

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Le Soleil
2 décembre 1897


Extrait du journal

LE SALON DE 1893 Tout s’arrange. La Société nationale des beauxarts et la Société des artistes vivants ne se ré concilient pas; mais elles se déterminent à vivre sous le même toit. C’est tout ce qu’on peut rêver de plus sage et de plus raisonnable. Ainsi procè dent les époux qui ne sont divisés que par l'in compatibilité d’humeur. Un beau jour, le mari et la femme conviennent d’avoir dans le même hôtel, dans le même appartement, chacun leur chezsoi et de conserver toute leur indépendance, en ménageant les convenances. Les soirs de gala même la maîtresse de la maison fait les hon neurs du logis comme si l’harmonie la plus parfaite régnait dans le ménage. C’est ce qui se passera en 1898 pour nos artistes. Le malheur les a obligés à adopter un modüs vivendi dont le public n’aura qu'à se louer. Dieu merci, le projet de la Société du Champde-Mars de s'installer au bois de Boulogne n’a pas abouti ; d’autre part, l’cx-Palais de l’Indus trie avait compris que son idée de bousculer la place du Carrousel était une criminelle folie. Il fallait donc accepter l'asile du Palais des Ma chines offert par V administration des beaux-arts et parM. le ministre du commerce qui s’est beau coup dépensé pour arriver à une solution satis faisante. La difficulté cependant de faire vivre côte à côte ces deux sociétés rivales subsistait et l'on ne savait pas trop comment les choses tourneraient. Le malheur effectue bien des rapprochements et facilite aussi bien des négociations. Les deux parties ont vu que le public ne s’intéressait pas à toutes leurs récriminations et que ce qu’il vou lait surtout, c’est qu’on ne le privât pas de son vernissage annuel. Le Palais des Machines, après tout, 11e lui semblait pas si mal choisi que cela. Déjeuner à la Tour Eiffel en attendant le retour à Lcdoycn, c'est drôle ! Pourquoi refuser ce Palais des Machines où la place est grande, où l’on pourrait organiser à la fois trois ou quatre expositions et aussi le concours hippique ? Les artistes n'ont aucune raison de refuser. Et en effet les bureaux des deux Sociétés d’artistes vivants ont fini par écouler l’opinion publique. Une fois le Palais des Machines admis par l’ex-Champs-de Mars et l’cx-Palais de l’In dustrie, il n’y avait plus qu’à déterminer com ment chaque société aurait son exposition-spé ciale. La chose est devenue très simple dès que l’une a consenti à accepter l’aile droite, l’autre l’aile gauche. Et comme, lorsqu’on est en train de bien faire on ne s’arrête plus, M. Puvis de Chavannes et M. Détaillé se sont écriés : Nous n’aurons qu’un seul guichet! A la fin de l’Exposition le partage de la recette sera facile. Au demeurant, c’est notre vieux et unique Salon qui renaît, mais amélioré, révisé. Bravo 1 Il y a deux ans que nous le réclamons, que nous démontrons aux deux Sociétés que cette sura bondance d’expositions à la même époque, à des points très éloignés les uns des autres, n’offre que des inconvénients, qu'elle irrite, qu’elle fatigue. Les circonstances ont obligé nos chers artistes à se rendre à l’évidence. « Le seul Salon, soit! ont-ils Hui par dire, nous le voulons...

À propos

Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.

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