Extrait du journal

« Citoyens, quel que soit le résultat de la lutte, malgré les écœurements et les injustices, je n’aurai, dimanche soir, que deux cris qui me monteront aux lèvres :«Vive la fraternité et vive la République ! » Je le déclaré, je ne garderai, en effet, au cœur, ni rancune, ni haine. Tous les précurseurs d idées, tous les hommes d'avant-garda ont été insultés, méconnus, foulés aux pieds et maudits par ceux dont parle Victor Hugo dans son admirable apostrophe aux 7 mil lions de oui. Je n’ai certes pas la prétention de me compa rer à ces martyrs, mais j'ai la conviction que si j'étais resté, pendant les quatre années de la dernière législature, tranquillement assis à mon banc de député, ne proposant aucune réforme, nul et effacé, mais votant imperturbablement toujours bleu, je n’aurais pas connu les petits ennuis d’une bataille où les trognons de choux remplaçaient les discours, et où les programmes disparaissaient sous les monceaux de boue et d’ordures ramassés dans tous les égouts politi ques. Le mot de Musset, dans Lorenzaccio, sera toujours vrai : « Prends garde, Philippe, tu viens de penser au bonheur de l’humanité. » Mais, qu’importe, comme disait le Jacques Bon homme de la grande révolte du quatorzième siè-...