Extrait du journal

LA POLITIQUE A PARIS Retour offensif M. Tirard, qui se reposait à Monaco des fa tigues que la politique aurait pu lui causer, avance de quarante-huit heures son retour à Paris afin d'assister samedi matin au conseil des ministres. On prétend que ce sera un re tour offensif. Le premier ministre s’est ému des attaques dirigées contre lui par de nombreux journaux républicains et aussi des critiques formulées, paraît-il, par certains de ses collègues contre son attitude effacée, contre son inertie prémé ditée et persistante. On lui a fait savoir, en outre, que des membres de la majorité, et non des moins influents, cabalent ouvertement contre lui et vont, comme on dit, lui tailler des croupières dès la rentrée. M. Tirard a compris que les temps difficiles étaient venus et il regagne Paris en toute hâte pour déjouer les complots des méchants. On ne pense pas, cependant, qu'il rapporte de Monte Garlo un programme ni même un embryon de programme ; à vrai dire, l'entre prise serait malaisée puisqu’il lui est interdit de parler à peu près de tout. Les questions économiques ? mais, M. Tirard tient pour le libre-échange et la Chambre est affamée de protection. Joignez à cela que les ministres ne peuvent se mettre d'accord pour résoudre ces difficiles problèmes. Parmi les membres du cabinet, les uns tiennent pour la protection à outrance et les autres supprime raient volontiers jusqu'aux derniers vestiges des douanes. Essayez donc de mettre d’accord ces enragés ! Les questions politiques ? Mais ici les dé saccords sont aussi vifs et plus nombreux. Ils proviennent en grande partie, du désir qu’é prouvent plusieurs ministres de briller au pre mier rang. La place de M. Tirard est fort con voitée ; le président du Conseil l'occupe si peu qu’elle semble vide, et les autres éprouvent la tentation de s'y asseoir. Ces hautes considéra...