Extrait du journal

MM. Chesneau et Jullien ont voulu atta cher leur nom à une proposition. Déjà le premier de ces députés avait fondé la gauche radicale et il n’a pas entendu s’endormir sur ses lauriers. Il a pensé que le moment était venu de former une nouvelle commission de 22 membres. On sait que ces grandes commissions servent à enterrer les questions, à débarrasser le ministère de tous les projets qui pourraient le gêner. C’est ainsi qu’on a enterré la question de réorganisation de Tannée, le régime des chemins de fer, le dépouillement des pro grammes électoraux, la loi municipale. A cette nomenclature, il manquait la question sociale. MM. Chesneau et Jullien viennent de l’y ajouter, au grand désespoir de l’excel lent M. Laroche-Joubert, dans le style du quel elle est rédigée. « Nous demandons disent ces députés, dans leur projet de résolution, qu’en nomme une commission de 22 membres qui s’occupera d’améliorer le sort des populations ouvriè res. » Comment MM. Chesneau et Jullien n’ontils pas simplement déposé une proposition de loi indiquant quels remèdes ils propo sent ? Leur manière de procéder ressemble à une jolie mystification, et nous engageons les ouvriers à ne pas compter sur l’issue de l’incident pour manger du para et s’assurer un asile dans leurs vieux jours. On a discuté au Palais-Bourbon, en pre mière délibération. la proposition de M. Truelle relative à la liberté du taux de l’in térêt. M. Truelle a défendu son oeuvre dans un mémoire dont il a donné lecture. Il s’est efforcé de prouver que la liberté de l’intérêt peut aussi bien exister en matière civile que commerciale. M. Laroze, député de Bor deaux, n’est pas de cet avis, et il a présenté un amendement qui restreint la liberté au commerce. Lundi, M. Frédéric Paesy prendra la parole. Heureux M. Truelle, il va attacher son nom à une loi I J. Verne*....