Extrait du journal
à l’occasion, dans les bagarres, on les voyait partout où les officiers nouveaux faisaient travailler les recrues et où tout prêtait à leurs critiques acerbes. Et cela a fourni à M. d’Esparbès des scènes épiques et quelquefois touchantes. Le dévouement à la mémoire d’un homme et à une dynastie compromise fut poussé là jusqu’aux extrêmes limites du sacrifice. On rit de la naïveté de ces gens-là, et malgré tout on les admire. Il en est quelques-uns, dans ces pages, qui sont sans doute créés de toutes pièces par l’auteur. Mais il en a fait une sorte de synthèse qui lui a fourni des hommes plus grands que nature. L’adoration qu’ils avaient pour leur empereur, ils la reportent sur son fils, — Vcx-roi de Rome, — prisonnier à Vienne, et qui meurt de langueur, transplanté dans une terre où il ne prenait pas racine et où tout était fait pour le mettre en garde contre la gloire et les souvenirs pater nels. II y a là, dans ce livre de M. d’Es parbès,des choses véritablement épiques, où le dévouement atteint et dépasse môme les bornes de la folie. Ainsi celui d’un ancien chirurgien de la Grande Armée, qui se livre à l’étude acharnée des poisons, pour trouver leur antidote, parce qu’il s’imagine que le fils de son empereur doit être empoisonné et qu’il faut, à tout prix, lui faire parvenir le re mède. G’est un des types les plus origi naux du livre, ce chirurgien dont la mo nomanie grandiose est si touchante, et que les camarades entretiennent dans ses illusions. L’un deux disparaît pendant quelque temps. Où est-il? Il est à Vienne,porteur du contre-poison qu’il doit remettre au duc de Reichstadt; et quand|il revient, — sans être parti,— ce sont des questions à n’en plus finir ; « Eh bien, l’as-tu vu? — Assurément. — A-t-il bon air? — Il est superbe et nul doute que les antidotes n’aient eu un effet très prompt. » Et alors, le vieux maniaque, qui se prive de nourriture pour composer ses drogues libératrices, est, du coup, transporté au troisième ciel. Dans le livre de M. d’Es parbès, publié par l’éditeur Ernest Flam marion, tous ces gens-là complotent, sous la haute direction du colonel de Montander. En cas de réussite, que sur viendra-t-il? lis n’en savent absolument rien; mais ils croient à l’étoile, et ne doutent pas, un seul instant, du succès. Traqués par la police, ils ont, pour se soustraire à ses inquisitions, des ruses de sauvages, et, pour les réduire, il faut l’intrusion d’une femme, une maîtresse du colonel de Montander, qui s’empare...
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
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