Extrait du journal

En cherchant bien, ft ne sera sans doute pas impossible de découvrir le mauvais plaisant auteur de cette farce coupable. En effet, pour que sa plaisanterie eût quelque sel, il lui fallait connaître les noms des gens en quête du ruban rouge et qui voyaient avec allégresse leur de mande exaucée. Et où les eût-il connus, sinon dans les bureaux de la grande chancellerie, ou dans les ministères, où il devait avoir ses gran des entrées? C’est donc dans ces parages qu’il faut chercher, si l’on tient à trouver un fu miste qui, pour le moment, se tient les côtes de rire. Et s’il est découvert, ce qui ne semble pas douteux, il pourrait bien avoir à se repentir du bon sang qu’il s’est fait et de celui qu’il se fait encore en pensant à tant de petites vanités momentanément satisfaites, grâce à lui, mais aussi grâce à une signature empruntée, celle du secrétaire général de la chancellerie, M. Jacquin, qui confirmait la nouvelle et donnait aux ineffables candidats l’illusion parfaite de la réalité. De sorte que cettè plaisanterie, consi dérée sans doute par son auteur comme très ingénieuse, se trouve compliquée d’un faux et que, 16 cas échéant, elle pourrait lui coûter beaucoup plus cher qu’il ne Va supposé. Ce se rait à désirer, ne fût-ce que pour en dégoûter les autres. Jean de Nivelle....