Extrait du journal

Le Globe annonce qu’il redevient jour nal hebdomadaire à partir d’aujourd’hui 15 février. Notre confrère ajoute qu’il s’a donnera à l’élude des questions économi ques « avec toute la réflexion et toute l’exactitude que le public est en droit d’attendre, d’un journal indépendant, placé en dehors et au-dessus des incidents de la politique quotidienne. » En d’autres termes il cesse d’être un journal politique. Plusieurs autres grands journaux sont, dit-on, menacés du même sort. On n’a pas oublié le bruit que fit, il y a quelques années, la transformation du Globe en journal quotidien. Sous le patro nage de plusieurs financiers influents, à la tête desquels se trouvait M. Douon, les fondateurs du Globe se proposaient de doter la France d’un grand journal ana logue au Times. Huit pages de texte, des correspondants spéciaux dans toutes les capitales de l’Europe, des dépêches télé graphiques envoyées quotidiennement par ces correspondants, un capital de 2,400,000 francs, et enfin la direction politique de M. Savary, député de la Manche, tels étaient les éléments de succès du journal* En moins d’un an les trois quarts du capital, soit 1,800.000 francs, étaient dé pensés ; M. Savary quittait la direction politique du journal ; les correspondants spéciaux étaient congédiés, et le journal prenait modestement le format de tous les journaux français, le format de quatre pages. Sous cette nouvelle forme, il a vécu ou plutôt vivoté pendant quelques années, ne faisant pas parler beaucoup de lui, et s’occupant surtout, à ce qu’il semblait, de combattre les grandes Compagnies de chemins de fer au profit de combinaisons adverses auxquelles étaient mêlés les patrons du journal. L’exemple du Globe montre une fois de plus combien il est difficile de faire réus sir un journal, même avec beaucoup d’argent et une rédaction convenable : car, le Globe, même depuis le départ de M. Savary, et la réduction du format à quatre pages, n’était pas plus mal rédigé que' beaucoup d’autres journaux....