Extrait du journal
des. On pourrait aussi citer le glorieux mutilé de Trafalgar, le général dlfoudetot qui, aide de camp du roi, accompagna son fils en Afrique. Partout et toujours nous trouvons notre père admirablement préparé aux choses militaires, admirablement entouré et se condé, pour les bien connaître et les bien pratiquer. Colonel du i*r de hussards, il avait étu dié les manœuvres à Lunéville (1819) et commandait le régiment à Joigny quand la Révolution de 1830, en le faisant prince royal, lui imposa des devoirs plus étendus. Bien vite, et à mesure que l’âge lui donnait l’expérience, il comprit le rôle qui lui était réservé vis-à-vis de l’armée : « usant de la légitime influence qui appartient, dans une Monarchie, à l’héritier du trône, mais n’en usant jamais que dans l’intérêt public et n’ayant jamais essayé de l’exercer au delà des limites constitutionnelles, il pro pageait les idées qui lui paraissaient justes avec toute l’ardeur de sa nature, avec le tour d’esprit le plus vif et la parole la plus animée ; car rarement on vit tant de qua lités aussi séduisantes unies à un mérite aussi solide» (1). Il voulut recevoir le baptême du feu, partager tous les dangers de l’armée acquérir l’expérience et l’autorité que donnent les campagnes : la Belgique et le siège d’Anvers furent ses premières armes. Il rechercha ensuite toutes les occasions d’aller en Afrique : en 1835.il prit part à l’expédition de Mascara ; il dut, en 1837, céder à son frère, le duc de Nemours, l’honneur de contribuer à la prise de Constantine, mais, en 1839, il traversa les Por tes de Fer à la tête d’une division, et, en 1840, sous les ordres du maréchal Valée, il conduisit encore une division pendant cette campagne qui devait nous assurer la f>ossession de la chaîne de l’Atlas et dont a prise du col de Mouzaïa fut un des principaux faits d’armes. Ainsi que son père et son grand-père, le duc d’Orléans avait débuté dans ces hussards dont le commandement était comme une sorte d’apanage pour l’aîné de la famille d’Orléans. Elégant homme de cheval, il se plaisait dans Ta cavalerie qu’il savait apprécier et manier. On peut même dire qu'au milieu de ses brillants esca drons, il était dans son élément. Mais, dès qu’il fût arrivé au grade de général de di vision, il consacra presque toutes ses étu des et ses soins à l’infanterie. Il aimait jusqu'au détail de cette « arme nationale des Français depuis tant de siècles », (2) par laquelle il voulait que son fils aîné, son héritier, le comte de Paris, débutât dans la carrière militaire. Ce n’était pas seulement en faisant cam pagne que le duc d’Orléans comprenait sa tâche : il se tenait au courant de toutes les fiublications militaires (C) et voulait être e promoteur de toutes les idées, de toutes les innovations, grandes et utiles à l’ar mée. Nous ne pouvons pas citer ici tous ses travaux, de 1832 à 1842, il nous faut seulement rappeler les deux grandes œu vres auxquelles il prit une large part et à l’histoire desquelles son nom restera atta ché : la création des chasseurs à pied et la construction des fortifications de Paris. L’uniforme foncé des chasseurs à pied est aussi populaire en France que respecté dans le monde entier. Nous n avons pas à faire ici l’historique de cette création, qui fut peu à peu copiée par toutes les armées étrangères; rappelons seulement qu’après avoir été mêlé à la formation, à titre d’essai, de la compagnie puis du ba taillon (14 novembre 1838) de tirailleurs de Vincennes, le duc d’Orléans fut chargé de former dix bataillons semblables. C’é tait la première troupe recevant des armes de précision, la première réserve ou avant-garde, constituée d’avance en de hors des compagnies d’élite des régiments. Le 10 mai 1841, dans la cour des Tuileries, les dix bataillons, réunis pour la première et la dernière fois, étaient présentés parle duc d'Orléans au Roi qui leur remettait un drapeau : le soir même, quatre d’entre eux partaient pour l’Afrique (4). La défense de la France fut la principale préoccupation militaire de notre père : il y consacrait tout son temps, tous ses tra vaux ; « l’organisation des armées étran« gères lui était aussi familière que celle « de notre armée même (5) » ; il voulait mettre le territoire à l’abri de toute invala capitale du royaume à l’abri de...
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
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