Extrait du journal

monde rend hommage. M. Picqué déclaré qu‘à plusieurs reprises il a appelé l'attention de M. Peyron sur le personnel de là maison Dubois, qui ne répondait pas aux exigences de l’établis sement. Le matin même où il écrivait sa lettre, deux malheureux avaient été opérés sans que le directeur pût mettre un seul infirmier à la disposition du médecin, qui dut s’improviser gande-malade. Finalement, M. Picqué, ne vou lant pas encourir plus longtemps une aussi grave responsabilité, a déclaré qu'il ne pratique rait plus aucune opération, jusqu'à ce que la maison de santé municipale fût organisée comme il convenait. On devine l'émotion causée par cette lettre à la maison Dubois, où M. le docteur Picqué est adoré. Chacun rend hommage à son assiduité, à sa sollicitude, et l’on ne peut concevoir que sa voix n’ait pas été entendue. Le plus douloureux, c'est que les faits n’ont pas été contestés. On a reconnu la détestable situation de cet établisse ment charitable. La seule circonstance atténuan te qu’on ait cherché à plaider hier aux bureaux de l'Assistance publique, c’est que le budget de la maison Dubois est en déficit et qu'on ne joi gne là que des malades riches. Ainsi, d'après ce langage, les riches, même en payant, peuvent souffrir, cela n’a pas d’impor tance. Mais il est inexact que la maison Dubois soit* hantée par des gens fortunés. Ses hôtes appartiennent généralement à la catégorie des modestes. Ce sont des célibataires qui, n’ayant pas d’intérieur, vivant en garni, vont là, espérant y trouver des secours en rapport avec leurs petites ressources. La maison munici-| pale a été fondée pour ces petites bourses, pour les employés, les délaissés : délicate pensée de son fondateur et qui paraît bien oubliée. 11 seserait long à dresser, le martyrologe de tous les écrivains qui ont reçu des soins à la maison Dubois. Il faut dire qu'on a promis que les premières ressources disponibles permettraient de la réorganiser. Les pauvres opérés, les malades, ont le temps de souffrir... et de s’en aller dans l'autre monde! — Triste épisode à ajouter à tant d’autres, depuis que l’Assistance publique reste dans les mains de ceux qui ont expulsé les Sœurs de charité et augmenté les dépenses pour créer le personnel laïque que l’on sait. C'est à cette augmentation de dépenses qu'ont été sans doute employées les sommes qui auraient dû être af fectées à la maison Dubois. L’enquête conti nue. — F....