Extrait du journal

C’était — suivi d’un jeune homme, très maigre et très blond, son secrétaire — un monsieur gros et court, correct, un peu chauve, sanglé dans une redingote, M. Morhangc, juge d’instruction. 11 arrivait en hâte, ayant reçu au lit le télégramme qui le désignait pour suivre cette affaire, et n’ayant pris que juste le temps de se vêtir avant de sauter en voi ture. Tout de suite, il dit : — Mettez moi au courant. Brièvement le chef de la Sûreté lui fit le récit dus faits. Il arriva à la trouvaille de Bourcux, le marteau tout couvert de sang. Le juge d’instruction le prit du bout de ses doigts gantés de noir, le regarda, et se rapprochant de la porte du salon, appela M. Baboulaz. — Docteur, un mot, je vous prie. — Me voici, fit M. Baboulaz. — Vous avez constaté plusieurs frac tures du crâne ? — Oui. — Pensez-vous que ces blessures aient pu être faites avec Ceci ? Le docteur n’eut besoin que de jeter un regard sur le marteau que lui tendait M. Morhange. Il s’écria : — Assurément 1... J’ai tout de suite pensé à un marteau... C’est de celui-ci que l’assassin s’est servi. Cola ne fait pas de doute. — Je vous remercie, docteur, dit M. Morhange. Et se penchant vers M. Va ire no t : — Eh bien ! fit-il, voici déjà quelque chose... L’assassin, en laissant ici son arme, nous a fourni une précieuse indi cation. Le chef de la Sûreté pencha la tête en signe d’assentiment. Et M. Morhange, après un moment de réflexion, dit : — Allons voir l’état de la victime, avant de rédiger notre procès-verbal. Immédiatement après, je commencerai mes interrogatoires. Tous le suivirent dans le salon, où la duchesse de La Boche-Dragon reposait toujours sur ic divan,...