Extrait du journal

pas livrer un Loclimeur à la justice des hommes ? Kervenez attendait, sans mot dire, que Jean lui fît part de ce qu’il fallait faire maintenant. —Tabourgeoise doit s’inquiéter, dit en fin le jeune baron. — C’est vrai, je l’avais oubliée dans toute cette histoire. — Il faut aller la retrouver. — Ali ! — Quant à moi, je reste. — Seul !... Mais si... Jean l’arrêta d'un geste. — Rappellc-toi ce que tu m’as promis, Kervencz ! — C’est vrai, Monsieur Jean, excusezmoi. Il porta la main à son front, comme pour rappeler, par un salut militaire, qu’il avait juré d’obéir passivement. — Je resterai seul, poursuivit Jean de Lochmeur,et je désire que tune t’occupes pas de moi avant demain huit heures... Mais si à huit heures je n’étais pas de retour au moulin, tu accourrais ici... car cela voudrait dire que je pourrais avoir besoin de ton aide. Il tendit la main à l’ex-matelot. — Va vite rassurer Marie-Françoise, mon brave ami... et tâche de calmer aussi ses angoisses en ce qui concerne Yvonne... Demain elle sera dans nos bras. — Demain !... c’est bien loin, demain... Enfin!... Il essuya du revers de sa main une larme prête à tomber. — Je vous laisse la lanterne... moi, je n’en ai que faire... — Je n’aurai pas à m’en servir non plus, mais je puis avoir besoin de ta ceinture dans le cas où la folle reviendrait et où il me faudrait l’empêcher de fuir....