Extrait du journal

Voilà pour le présent. La situation de notre marine marchande, on l’avouera, n’est pas satisfaisante dans le présent. Mais ce qu’il y a surtout d’inquiétant, c’est l’avenir. Il apparaît sous un jour bien peu favorable. L’Allemagne nous distance de plus en plus; de 1885 à 1895, elle a plus que doublé le tonnage de sa marine à vapeur et partout ce sont les navires allemands qui viennent enlever le fret à nos navires. Or, d’après les rap ports de notre consul à Hambourg, il y avait en construction, au 30 septembre dernier, sur les chantiers allemands, 33 vapeurs devant jauger ensemble 62,808 tonnes, tandis qu’il n’y avait en construction chez nous, à la même date, que deux vapeurs devant jauger 6,500 tonnes. Nos chantiers sont déserts, tan dis que les chantiers allemands sont en pleine activité. L’Allemagne no dissi mule pas d’ailleurs son dessein de nous vaincre commercialement comme elle nous a vaincus militairement. Et n’esl-cc pas un grand succès pour elle d’avoir une marine marchande supérieure à la nôtre, d’augmenter rapidement et cha que année le nombre do ses navires cl l’importance de ses transactions mariti mes, tandis que nous ne pouvons que défendre péniblement les positions ac quises? H. de Kcrolmiit....