Extrait du journal

Puis, les affaires terminées, tes comptes rendus, les deux hommes se trouvaient encore face à face. Et comme Jean d’Arthenay demandait à celui qui, désormais, n’avait plus aucune autorité sur lui : — Avez-vous quoi que ce soit, à me dire encore au sujet de l’expédition? El que l’autre, l'œil vaguement inquiet, lui répondait : — Non, monsieur. Jean s’approchait encore du misérable, et là, les yeux dans les yeux, il répétait ; — Moi, j’ai à vous dire que je vous tiens pour un assassin et pour le dernier des lâches ! L'injure lancée, il attendait... Jules Haubert avait opéré un mouvement de retraite. — Sortez !... ou j’appelle !... Je vous fais arrêter !... Je vous !... — Lâche! Lâche ! Trois fois lâche !... Jute ; Haubert s'effondrait sans force dans un.fauteuil. — A moi !... On m’insulte! Jean demeurait debout, en face du misé rable. Des officiers, des employés militaires se montraient. — Laissez! Laissez ! — fit Jean, — ceci nous regarde seuls !... J’ai une explication avec cet homme ! On savait, déjà dans la colonie la bravoure et la loyauté do l'un, la couardise de l’au tre. Caveçon n’avait pu tenir sa langue, et l’histoire de. la quinine, la mort du malheu reux capitaine étaient dans toutes les bou ches. — Arrêtez cet homme qui m'insulte!...qui me... arrêlez-le !... Il passera devant un conseil de guerre!... Il sera dégradé... con damné !... Un silence mortel ! Jules Haubert pouvait lire sur tous les visages le plus écrasant mépris. Tous, officiers, employés, s’étaient rangés autour do Jean d’Arthenay. — C’est bien ! — gronda Jules Haubert, écumant de rage, — je ferai mon rapport. Puis, s’adressant directement à Jean :...