Extrait du journal

Le conseil des ministres Le conseil des ministres s’est réuni hier matin, au quai d’Orsay, sous la présidence de M. Jules Ferry. Ouverte à neuf heures, la séance s’est prolongée jusqu'à midi un quart . Tous les ministres étaient présents ; cela peut paraître invraisemblable, mais cela est. La convocation des Chambres M. Ferry, craignant, paraît-il, de ne pou voir enlever le vote, avait renoncé à de mander la prolongation des vacances par lementaires jusqu’au 21 octobre; la date du 44 a donc été adoptée sans débat. Le décret de convocation vient d’être en voyé à M. Grévy, qui le signera; il paraîtra lundi ou mardi à l'Officiel. Les affaires du Tonkin et de Chine Le ministre des affaires étrangères ayant déclare n’avoir aucun renseignement à four nir sur notre action diplomatique en Chine, l’amiral Peyron a ^onné lecture des dé pêches de l’amiral Courbet, en date de ven dredi. Il ressort de ces dépêches que l’amiral a reçu la majeure partie des renforts qu’il attendait; les dernières troupes vont arri ver et il occupera immédiatement Kelung. Le président du Conseil a indiqué à ses collègues que si la prise de possession de Kelung était effectuée à l’époque du retour des Chambres, il porterait à la tribune une déclaration, soit écrite, soit verbale, ten dant à démontrer qu’il s’est exactement maintenu dans les limites de l’ordre du jour de confiance voté à la fin de la dernière session. Nous avons exposé hier le sens dans lequel ce document serait rédigé. La question des renforts il expédier au Tonkin et dans les mers de Chine n’a pas clé soulevée; il est probable qu’elle le sera dans un prochain conseil, lorsqu’il s’agira de fixer le chiffre du crédit supplémentaire destiné à couvrir les dépenses de l’expédi tion contre la Chine. Il a été décidé que cette demande de crédit serait déposée sur îc bureau de la Chambre, par le ministre de la marine, dans une des premières séances. La question égyptienne M. Ferry s’est borne à dire qu’il n’avait reçu aucun avis touchant des modifications totales ou partielles qui se seraient pro duites ou seraient à la veille de se produire dans le cabinet égyptien. M. üarrere a été invité à se joindre aux représentants des autres puissances et à suivre, de concert avec elles, le retrait de la suspension de l’amortissement de la dette. 11 attendra, avant de prendre une noùvclle décision, l’effet que produiront les protestations remises à Nubar-pacha. Le ministre des affaires étrangères a Ajouté qu’aucun avis officiel ne lui permettait de croire que 1 Italie se fût jointe aux puis sances. Le budget M. Tirard a fait un long exposé de la situation budgétaire. Ce ministre optimiste ■e pense pas qu’elle soit aussi grave qu’on 1e prétend et il espère qu’il ne faudra point recourir à un nouvel emprunt; quant à établir de nouveaux impôts ou A rétablir...