Extrait du journal

Aucun événement, depuis plusieurs siècles, n’a eu une portée aussi générale que celui qui vient d’être consacré par le traité de Berlin et par la convention de Constantinoble. Les conséquences de la guerre russo-turque n’intéressent pas seulement la politique des puissances de l’Europe orientale, ni même l’Europe entière : elles affectent les destinées de tout l’ancien continent. Le traité de Berlin marque, pour ainsi dire, une étape dans notre hémisphère, car son résultat certain sera de faire rentrer dans le courant de la vie, de la civilisation et, plus tard, de la liberté, tout un monde en quelque sorte englouti depuis longtemps. La péninsule des Balkans, l’Asie-Mineure, la Perse, les Indes, voilà le champ immense qui s’ouvre inopinément soit a l’activité, soit aux rivalités de l’Europe. C’est tout l’empire d’Alexandre le Grand qui, par le fait de l’abaissement de la puissance des Osmanlis, est mis en contact dilectavcc l’Europe, et qui, grâce à l’œuvre diplomatique des mois de juin et de juillet derniers passe, sauf la Perse, 'lui ne subira momentanément qu’une influence commerciale, sous le protectorat politique ou sous la domination directe de l’Angleterre et de la Russie....