Extrait du journal

Le « miroir » de Venise. [/histoire de l’ancienne Venise, l’étude de ses archives, celle de l’organisation des méthodes et de l’action de sa diplomatie, si admirablement servie, de son immense influence dans le monde, des ramifications innombrables de son commerce sur tous les points du globe, avaient fait l’objet des préoccupations profondes de Buonaparte en 1707. On en trouve des traces nombreuses dans les annotations inscrites par lui en marge des livres de la bibliothèque Ambrosienne de Milan, relatifs à ces questions et qu’il avait fait venir à Passeriano. Le journal de Desaix, le récit de Thiébault, aide de camp de ce général, ceux de Monge, de Berthollet, d’Arnault et de plusieurs contemporains rapportent ses entretiens répétés sur ce sujet. D’une part, la hantise de l’Angleterre, qui tenait l’esprit public en France pour de longues années et dictait la politique du pays et du régime, l’Angleterre, « le nerf .et le coffre de toute la coalition » (à Villetard, ministre de France à Vienne, 26 octobre 1797, C. N., 2318); d’autre part, le système de l’ancienne Venise et sa puissance extérieure, l’analogie des moyens, les conclusions qui en résultaient, s étaient emparés de l’esprit puissant et évocateur de Boaparté, ce fils de la Méditerranée. Dans cette mer intérieure, il voyait plus tard un lac français; il y créait une...