Extrait du journal

Ainsi se trouvent réduites au néant tant de phrases sonores sur les souffrances de l’agriculture et du commerce, et sur la prospérité insolente des rentiers qui placent tranquillement leurs fonds à cinq pour cent sans courir aucune des chances, sans supporter nulle des charges qui frappent le producteur : quel que fût, au surplus, le mérite littéraire de ces phrases, elles dissimulaient assez mal la faiblesse d’un argument très-facile à rétorquer; car, en dehors de la classe, fort peu nombreuse, relativement au chiffre delà population générale des fonctionnaires, tout le monde contribuable est rentier, commerçant ou producteur ; ces derniers se trouvent donc tout naturellement les maîtres absolus des rentiers auxquels ils font payer leurs produits au taux le plus élevé possible. Il y a entre les commerçants, les industriels et les agriculteurs des relations de dépendance mutuelle, mais le rentier, lui, est le tributaire obligé de ces trois catégories....