Extrait du journal
quant tout fut terminé, quand, après une pression die main, moite et sans vile, l’inspecteur, glacial, lui eût dit : « Adieu, mademoiselle » ; quand les derniers comptes de la journée furent arrêtés, les derniers courriers partis, Eliane sentit ge fondre en un sanglot le poids qui l'oppressait depuis le matin. Maintenant, il lui semblait au’un cercle de fer l'étreignait aux tempes et, dans sa chambre, affalée sur une chaise basse. vole pleurait à gros hoquets comme une écrite tille. ; La crise dura longtemps : une heure, deux peut-être... Eliane n’avait plus la notion du temps. En son chagrin, elle évoquait l'éveil de son cœur, lorsqu’elle débutait dans l’administration, petite aide si simple, si naïve, si confiante, rêvant mgnuent d’amours chimériques. Puis un jour, ce collègue venu au bureau, ce « surnu » enjôleur qui lui disait de si douces paroles, elle le crut et ee mit à l’adorer avec toute la candeur de ses seize ans. Peu à peu, La sympathie s’accentua par tes bonjours quotidiens qu’il lui adressait au télégraphe, par ies mièvreries en style nègre, d’allure enfantine, qui la caressaient d’un « bon dodo ! A demain, Lite amie ! » Invité par la receveuse cirez qui Eliane faisait son stage, il revint et, un dimanche, après une légère brouille, dans le baiser chaste et réoondliateur qu'ils échangèrent, m fillette eut conscience de s’être engagée toute. i Les heures bleues dé l'amour, Eliane les revit, aujourd’hui, et, précédant les heures griser de roidi, d’autres se déroutent, roses, au souvenir de lia solitude de la campagne complice quand le badgea glissa des yeux aux lèvres, plus troublant, opus voluptueux. Ses lèvres, à elle, qui ne connaissaient rien de l’aipiiabet des caresses, restaient muettes, fermées, tandis qu’elle ressentait une torpeur qui la faisait défaillante. CMi ! cette griserie où le moi s'annihile, cet unique rendez-vous accordé en |rembkmL.. toujours Eliane s’en souvint et ce taxi fut un antidote contre un autre amour....
À propos
Le Supplément est un périodique illustré ayant paru trois fois par semaine à partir de 1895, date à laquelle il prend son indépendance de La Lanterne, auquel il était précédemment rattaché. On y trouve des chroniques littéraires et mondaines, des caricatures et de la poésie. Il cesse de paraître lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale. Il reprend brièvement en avril 1920 avant de disparaître définitivement en décembre de la même année.
En savoir plus Données de classification - andré
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