Extrait du journal

vées, dans les classes qui se donnent pompeuse ment le titre de dirigeantes, nous rencontrons des erreurs qui ne sont ni moins grossières ni moins . dangereuses? Sous d’autres formes et avec un; autre langage, quelles théories proclament les. congrès catholiques ? En demandant le rétablis- ., sement de tous les abus auxquels a mis fin la : Révolution française, le rétablissement des juran-v des, des maîtrises, en promettant aux ouvriers sous la protection du clergé et de, la noblesse une vie matérielle dans de meilleures conditions, les orateurs de ces réunions ne témoignent-ils pas d’une égale ignorance en économie politique? Ceux-ci au moins ne manquent pas des moyens de s’instruire, et nous ne craignons pas de les voir pousser à bout l’application de théories adoptées uniquement par esprit de parti et pour créer une démocratie de fantaisie en faveur du trône et de l’autel. Leur socialisme n’est pas plus sérieux que celui des bonapartistes, dont les plus fervents apôtres ne cherchent qu’à embaucher des partisans à leur cause, des soldats pour leur drapeau. ' Tout autre est le caractère du socialisme qui s’étale au congrès de Marseille ou qui se laisse deviner sous les paroles des orateurs plus circons pects. Ici nous avons affaire à des gens égarés sans doute, mais pleinement convaincus. Heureu sement le mal est assez apparent pour que la né cessité d’y porter remède soit aujourd’hui bien manifeste. Tel est l’avantage de la liberté, et, à ce point de vue, nous ne saurions trop féliciter le gouvernement d’avoir autorisé le congrès de Mar seille. Puisque les doctrines que nous avons si gnalées existent et dominent encore un certain nombre d’esprits, il est bon qu’elles paraissent au grand jour, qu’elles soient livrées à la dis cussion. C’est grâce à un système de publi cité absolue que l’Angleterre a connu les vices des associations formées par les ouvriers et â guéri le mal; c'est par la publicité qu’aujourd’hui, comme en 1848, on pourra montrer aux ouvriers de quelles illusions ils sont victimes. Mais c’est là surtout une question d’enseignement. Les notions d’économie politique doivent être ré pandues à tout prix, depuis le Collège de France jusqu’à la dernière école primaire. Cette science devra surtout obtenir une place importante dans ces écoles primaires supérieures créées par la loi de 1833, tombée partout en désuétude et que va heureusement rétablir l’intelligente initiative de M. Jules Ferry....