Extrait du journal

Le silenfifkgnfrg^rifo.la. presse russe sur l'expéïïîtïon commandée par le général Tergoukassof dans l'Asie centrale rend les journaux anglais perplexes. Cela se comprend les Russes ne veulent point parler, et c'est leur droit s'ils ont des projets que l'Angleterre aurait intérêt à connaître, ils ne se croient pas tenus de les révéler. Cette taciturnité est peut-être ce qui a toujours le plus irrité les Anglais chez leurs rivaux. On va même si loin en Angleterre", quand on se plaint du secret dont la Russie aime à entourer ses opérations, qu'on n'y semble pas voir le côté un peu puéril de ce grief. Au surplus, il ne faut pas se dissimuler que l'incurable méfiance des deux pays à l'égard l'un de l'autre fait paraître assez éloignée la réalisation du pieux désir récemment exprimé dans une brochure par un éminent professeur de Saint-Pétersbourg, M. Martens, à savoir le désir de réconcilier l'Angleterre et la Russie dans l'Asie centrale et d'établir entre elles une entente profitable aux intérêts généraux de la civilisation. La diplomatie anglaise, par exemple, a de tout temps eu pour habitude de poser à la Russie certaines questions sur les mouvements de cette puissance dans l'Asie centrale, sur ses intentions, sur ses projets; et chaque fois que ces demandes d'explications provoquaient une réponse courtoise, celle-ci revêtait, aux yeux des hommes d'Etat britanniques, le caractère d'un 'engagement sacré, d une promesse formelle de ne jamais faire telle on telle chose, de ne jamais dépasser tel ou tel point. Si, plus tard, la Russie j agissait et avançait néanmoins, on criait àlaperfldie. Les Russes trouvent cette méthode à la fois indiscrète et naïve....