Extrait du journal

c’est le détestable système de l’empire qui a fait tout le mal. . -«Vf-..., , -, Voici, pour entrer èh Matière, quelque chose qui ne serait sans doute pas in différent à M. le chef du pouvoir exécu tif, s’il en était instruit. M. Thiers a apporté, cela est connu, Un soin toüt particulier au bon entretien de l’armée qu’il vient de reformer. Non content de donner des ordres, il veillait à leur exécution, et nous avons entendu parler d’aides de camp, militaires ou bourgeois, qui, durant ces deux derniers mois, étaient sans cesse par les chemins pour son compte, visitant les bivouacs, examinant les divers services, parlant aux soldats, et s’enquérant s’il ne leur manquait rien. Ces procédés ont beau coup tait, comme on pense, pour la po pularité de M. Thiers dans l’armée, et, ce qui est plus essentiel, pour la disci pline et le zèle des troupes. Car il en est ainsi : on peut tout obtenir de troupes bien soignées, et rien, au bout de peu de temps, de celles qui ne le sont pas. Il y a toutefois encore à faire, et la surveillance que nous venons de louer ne doit pas se relâcher. D’après des ren seignements que nous àvoüs lieu de croire exacts, les suites de la belle revue de l’autre jour n’auraient pas été agréa bles pour tout le monde. On avait alloué aux' soldats, comme d'est l’usagé, une double ration de vin, qu'ils avaient bien gagnée, on en conviendra. Eh bien ! l’on nous assure que, dans l’un des camps aux environs de Paris, camp que bous pourrions nommer, la distribution n’au rait pas été achevée avant onze heures du soir. S’imagine-t-on, pendant que toute la population prenait cette journée pour une lête, ce qu’elle a dû être pour des hommes sur pied dès le matin, et qui, au lieu de se réconforter de deux verres de vin en mangeant leur soupe, doivent passer leur soirée à courir après ? Nous savons bien que ces solennités militaires, si agréables à contempler d’une tribune entre le déjeuner et le dîner, sont toujours pour la masse des officiers et des hommes qui.piétinent dans la poussière et sous le soleil, une corvée de fatigue. Mais ne pourrait-on s’en tenir à ce qui est inévitable Et quand, surtout, on veut laisser d’une journée un souvenir de patriotisme, ne pourrait-on pas s’arranger pour qu’il en reste à la masse des intéressés autre chose que de la mauvaise humeur ? On nous dira que c’est un accident, et qu’il ne vaut pas lapeine d’en parler.Nous répondrons, d’abord, qu’à notre avis et sans doute à celui du ministre, c’est la peine, et qu’ensuite ce n’est pas un acci dent. Si nous ne savions que de pa reils faits sont fréquents, nous n’en aurions rien dit, malgré les meilleures informations. Mais, la vérité est qu’elles le sont ; et» bien plus,quiconque a vus les choses de près serait plutôt surpris qu’el les se fussent passées autrement. Les exemples n’en ont pas été rares dans la dernière campagne, dès le début même, alors que nous n’étions pas entamés; et on les reverra si l’on n’y prend garde. Car qu’attendre, dans la précipitation de la guerre, de services si mal organisés en pleine paix? A qui incombe la responsabilité de faits semblables ? Nous ne voulons pas le rechercher pour aujourd’hui, d’au tant plus que nous aurons par la suite à généraliser bien des manquements du même genre. Nous n’avons désiré, pour le moment, qu’attirer l’attention de M. le ministre de la guerre, dont nous entendons beauboup vanter les capacités, l’esprit de ré forme et la décision....