Extrait du journal

ENCOMBREMENT On a souvent signalé l’encombrement des car rières administratives et l’impossibilité de ca ser, avant un temps plus ou moins long, tous les aspirants fonctionnaires, quels que fussent, d’ailleurs, leurs mérites et leurs diplômes. C’est surtout dans le département de l’instruction pu blique que la pléthore se manifeste, un peu à tous les degrés de l’enseignement : d’où pour beaucoup de jeunes gens une attente quelque fois fort pénible et onéreuse ; combien parmi ceux-ci finissent par se décourager et abandon nent la partie allant grossir l’armée des mécon tents et des déclassés ! Aussi est-il à souhaiter que les chefs des di vers services renseignent périodiquement sur le nombre des emplois disponibles, la quantité et les titres des candidats déjà inscrits et la du rée probable du stage que ces derniers auront à faire. L’an passé, la direction de l’enseigne ment secondaire avait donné, à cet égard, un excellent exemple, en dressant la liste des licen ciés candidats à des chaires de lycée et de col lège : elle vient de renouveler cet avertissement et le document que nous avons sous les yeux contient plusieurs indications intéressantes. Tout d’abord dans une circulaire adressée aux recteurs, le ministre de l’instruction publi que constate qu’à l’heure actuelle, sauf trois agrégés de l’enseignement secondaire spécial, présentement professeurs de collège et qui se ront appelés dans les lycées au plus tard aux prochaines vacances scolaires, aucun candidat pourvu d’une agrégation n’est en instance de poste. Quelques chaires de lycée ont même été provisoirement confiées, â défaut d’agrégés, à des chargés de cours ou à des délégués : on a ainsi un moyen permettant de placer les agré gés qui seront admis aux prochains concours. De même tous les candidats pourvus du cer tificat d’aptitude aux fonctions de professeurs des classes élémentaires des lycées qui se sont mis en instance, aux dernières vacances scolai res, pour occuper un poste de début dans les lycées des départements ont été casés. Seuls, trois candidats qui ont déclaré n’accepter un emploi que dans des régions déterminées ne sont pas encore pourvus. Naturellement les gros bataillons d’aspirants se trouvent parmi les licenciés et assimilés qui sollicitent des places de professeurs dans les ly cées et les collèges. Encore doit-on remarquer que tous les licenciés admissibles à une agré gation quelconque, qui se sont mis en instance de poste, ont obtenu un emploi. Mais les autres ne laissent pas d'atteindre le total considérable de 365. Toutefois, ce chiffre est sensiblement inférieur à celui de l’an dernier, car il y avait, à pareille époque, 436 aspirants. Ajoutons que le nombre des licenciés ou assimilés appelés de puis la rentrée des classes à des postes de pro fesseurs est de 100. Ce sont là des chiffres d’ensemble. Si l’on exa mine les diverses catégories d’aspirants, on s’a perçoit. déclare le ministre, qu il n’y a réelle ment encombrement que pour les emplois de l’ordre scientifique : et, du reste, le nombre des candidats de cette section s’est abaissé depuis l’année dernière (235 au lieu de 280). Quant aux licenciés de l’ordre littéraire, il n’y en a plus que 46 qui sollicitent présentement des chaires. Même le ministre émet la crainte qu’à bref délai il n’y ait qu’un nombre insuffisant, de répétiteurs licenciés ès lettres dans les lycées. C’est donc plutôt dans cette direction que de vront s’orienter les jeunes gens qui se propo sent de briguer des postes universitaires. A la suite de ces observations générales, le document dont nous nous occupons donne la liste de tous les candidats aux chaires de lycée et de collège, avec, en regard de chaque nom, l’indication des grades, de la situation actuelle ment occupée et de l’ancienneté de services au 1er janvier dernier. On conçoit le vif intérêt de ces statistiques. Elles fournissent aux aspirants des renseigne ments précis sur les chances çu’ils ont d’obte nir satisfaction dans un délai plus ou moins rapproché, suivant l'ordre d’enseignement au quel ils se destinent : de plus elles permettent aux chefs d’établissement et aux chefs d’acadé mie de conseiller efficacement les jeunes gens sur la meilleure voie à suivre. N’est-il pas à présumer que les chiffres déjà publiés l’an der nier et que toute la presse avait commentés, ont contribué à retenir certains étudiants, en leur montrant à quelles difficultés ils risquaient de se heurter? D’où le dégagement relatif que si...