Extrait du journal

Dans cette situation, le conseil des ministres qui s'est tenu hier a excité à Londres une vive émotion. Pendant que siégeait le conseil, communication lui a été faite d'une dépêche ottoçaaiië, et aussitôt que sa longue délibération s'est terminée, les ambassadeurs ont eu des v entretiens avec lord Granville. Ce qui s'est fait dans cette séance, on ne le sait pas positivement, çar le secret des délibérations du conseil est toujours gardé en Angleterre avec un scrupule exemplaire; mais le public, jugeant de ce qu'il ne sait pas d'après le courant dans lequel il sait le gouvernement engagé, a conclu aussitôt à une proposition, par l'Angleterre, de l'envoi d'une escadre dans les Dardanelles. On remarquera que cette proposition, si elle doit se faire, ce dont il est permis de douter, ne pourrait se produire qu'après la réponse définitive du sultan, et si cette réponse est inacceptable. • En Angleterre, le parti conservateur attaque • fortement la politique orientale de M. Gladstone, et il n'est pas prouvé que le parti libéral, dont une fraction s'inquiétait déjà des suites possibles de la démonstration navale, appuyât tout entier le gouvernement, s'il transformait la démonstration dans l'Adriatique en une action dans les Dardanelles. En même temps, les amis de la Turquie exploitent, pour défendre sa cause, les inquiétudes que cause la politique d'action ̃/ de M. Gladstone, et le vif désir, qui existe partout, de ne pas courir les aventures. Déjà, à la Chambre hongroise, un député vient de demander qu'on ne fit pas violence aux Albanais, et, en tous cas, qu'aucune force militaire hongroise né coopérât aux mesures coercitives qui pourront être prises contre eux....