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Le Temps, 3 octobre 1880

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Le Temps
3 octobre 1880


Extrait du journal

On attendrait. les propositions nouvelles du sultan, auquel, comme on le sait, un délai a été accordé jusqu'à lundi prochain pour les présenter aux puissances. Si ces propositions ne sont pas acceptables, l'Angleterre ouvrirait l'avis de remettre au sultan un ultimatum collectif, ayant ̃ pour objet d'exiger la solution complète, et dans le sens du traité de Berlin, des trois questions du Monténègro, de la Grèce et de l'Arménie. L'Angleterre proposerait, en outre, d'appuyer cet ultimatum éventuel par l'envoi, dans la mer Egée, de l'escadre de Raguse. Enfin, au cas où les puissances n'accepteraient pas cette politique, le cabinet anglais' se serait prononcé pour une action isolée de la Grande-Bretagne. ̃ Si ces renseignements sont exacts, Angleterre serait décidée à inaugurer la politique d'action, soit de concert avec les puissances, soit même isolement, dans le cas où la communication attendue du sultan ne satisferait pas l'Europe. Or, si l'analyse que donne de la future note ottomane une autre dépêche Havas est exacte, les propositions qui seront faites lundi ne sont pas de nature à être acceptées. Ce serait une nouvelle édition de la note du 23 septembre, à laquelle les ambassades ont répondu en mainte•nant leurs demandes sur les points essentiels.. La Porte-Ottomane offrirait de nouveau la remise de Dulcigno, mais à la condition que la démonstration navale n'eût pas lieu. Elle demanderait en outre un délai de deux mois pour régler la question grecque, et un délai de trois mois pour déterminer les réformes à opérer en Arménie. Mais sur quelles bases entend-elle résoudre la question grecque? Adopte-t-elle le tracé de la frontière par les puissances, o.u maintient-elle son projet de tracé ? Ici, la question du tracé est tout; la question de délaiii'est rien. Déjà les ambassadeurs ont refusé de prendre l'engagement de renoncer pour l'avenir à toute démonstration, navale. II n'est pas probable que les puissances reviennent sur ce refus, sila Porte-Ottomane s'en tient à des promesses indéterminées en ce qui concerne la Grjèce et l'Arménie....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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