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Le Temps, 2 septembre 1871

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Le Temps
2 septembre 1871


Extrait du journal

La question de la prorogation des pouvoirs est définitivement tranchée la loi est votée. Contrairement aux prévisions de ceux qui semblaient s'attendre, pour la s,éance d'hier, à de nouvelles batailles, c'est sans le moindre effort apparent que rAssemblée a, par trois scrutins successifs et à d'énormes majorités, adopté le projet de la commission Vitet, modifié dans son préambule par l'amendement de M. Dufaure; les scènes orageuses de la veille avaient épuisé la résistance des minorités. Comme manifestation départi, il n'jN eu de remarquable que la déclaration par laquelle M. Rameau est venu, au nom delà gauche modérée, exposer les raisons qui, en' dépit du considérant relatif au pouvoir constituant, faisaient à ce groupe parlementaire un devoir de se rallier finalement au projet comme démonstration oratoire, ce qu'il y a eu de plus saillant, c'est le discours de M, Ernest Picard. L'amendement Dufaure, qui réndhommage auxéminents servicesrendus au pays par M. Thiers, a été voté par 524 voix contre 36; l'article 1er de la loi, qui transforme le chef du pouvoir exécutif en président de la République française et l'appelle a continuer ses fonctions pendant toute la durée des travaux de- là' Chambre actuelle, a réuni 533 suffrages contre 68; 491 membres ont voté pour l'ensemble du projet; les opposants ont été au nombre de 94; parmi eux figurent pêle-mêle des radicaux, des représentants de l'extrême droite, et quelques partisans du régime déchu. ° D'après le langage qu'inspirent aux journaux les résultats de la séance d'avant-hier et la détermination prise par l'Assemblée d'affirmer son droit constituant, il n'est guère probable que les divers partis inilitan's voient dans la loi nouvelle autre chose qu'un expédient plus ou moins heureux, selon la différence des points de vue. Il.. n'y aurait cependant rien d'extraordinaire à ce que, malgré ses défauts^ elle -trouvât plus dé faveur dans le grand public, qui n'envisage que le...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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