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Le Temps, 3 février 1873

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Le Temps
3 février 1873


Extrait du journal

a donné celui d’un page du dix-huitième siècle. Je n’ai rien a dire à cela, puisqu’il se trouve que ce costume est porté à ra vir : mais c’est trop ou trop peu qu’un tel changement. Mes yeux étaient accoutumés à un antre costume ; du moment qu’on me le modifie, on m’avertit par cela même que la tradition (j’entends celle qui date des trente dernieres années) n’est pas ex cellente en soi, èt tout aussitôt me voilà portant mon attention sur une foule de points auxquels je n’aurais point songé. Il y a toujours inconvénient à changer un détail quelque peu important, sans le mettre enharmonie avec tout le reste. Il est bien probable que sans cette idée de M. Perrin, je ne me serais point aperçu des défaillances de la mise en scène. Le costume changé de Chérubin me signalait toutes les disparates que je n’eusse point remarqués sans cela. Ce n’est pas seulement la mise en scène qui donne quelque inquiétude en ces représentations, c est aussi la façon dont les pièces sont montées. Un goût délicat souffre à voir tant de trous dans l’interprétation d’une oiuvre clas sique. On ne s’en occupe point dans les spectacles courants, qui n’affichent au cune prétention à satisfaire plus parti culièrement les amateurs. J’ai vu trente fois le Mariage de Figaro sans en tenir compte, ne m’occupant que du rôle pour lequel j’étais spécialement convoqué, tantôt celui de Figaro, d’autres fois ce lui de Suzanne ou de la comtesse. Mais du moment que l’ou fait appel à la bonne compagnie pour regarder la pièce en son ensemble, les défaillances de l’exécution me sautent aux yeux. Je suis étonné, chagrin de voir des artistes trop vieux à côte d’autres trop jeunes ; tout cela n’est pas fondu, et I on sent trop qu’une direction unique n’a pas harmonisé ces éléments réfractaires. Je supplie le public et surtout les in téressés de ne pas croire que ce soit par mauvaise humeur que je présente ces observations. Personne ne désire plus que moi le succès d’une institution que j'ai souvent réclamée ; .mais c’est préci sément parce que je le souhaite avec...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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