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Le Temps, 4 février 1873

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Le Temps
4 février 1873


Extrait du journal

C'est aujourd'hui à deux heures que M. Thiers doit avoir avec la commission des Trente la conférence retardée par la discussion des marchés de Lyon. Le éiênjmblic se montre toujours très rassuré sur l'issue de cet entretien «Nous continuons, dit-il, à croire à une entente qu'assureraient les explications très fermes et très conciliantes à la fois de M. le président de la république. » La Correspondance universelle n'a pas moins de confiance dans le résultat final suivant elle, il n'est pas dit que l'entente puisse s'établir sur tous les points en une seule Séance mais la chose n'est pourtant pas impossible. En tout cas, ce qui paraît à peu près certain, c'est que l'entente se fera et qu'il n'y aura pas de conflit à vider devant la Chambre. Il y a toutefois en circulation d'autres informations moins optimistes et qui représentent le .chef du gouvernement comme fermefc. ment résolu à ne pas céder sur les divers points de dissentiment que soulève l'avant-projet adopté par la majorité de la commission. D'après ces renseignements, M. Thiers ne voudrait pas de la disposition qui, lorsqu'il serait intervenu dons une discussion, obligerait l'Assemblée à renvoyer au lendemain et à ne délibérer que hors de sa présence. Il insisterait pour avoir le droit de demander une nouvelle délibération sur los lois d'urgence, alors même qu'il aurait été entendu dans le premier débat. Il considérerait comme insuffisante la faculté qui lui est accordée de faire ajourner à un mois la troisième lecture des lois non urgentes et ré'clamerait que ce délai fût porté à trois mois. En matière d'interpellation, 'il n'admettrait d'autre réglementation que celle que proposait d'établir l'amen'dement Delacour. Enfin il objecterait au renvoi à la commission des Trente du projet de loi électorale que prépare une commission spéciale. Tous ces points, îsauf le dernier, sont bien, en effet, ceux .que l'opinion publique s'est accordée jusqu'ici à regarder comme autant de ipierres d'achoppement dans la voie de [l'accord entre le gouvernement et la majorité des Trente; mais l'bpinionn'est pas dans le secret des dieux....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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