Extrait du journal
rentré dans son esprit, il réfléchit que cette poursuite, que ce nom répété partout éveille raient l’attention ; il se dit que ce serait d’ail leurs s’exposer peut-être à croiser le comte en route, l’hiver attirant les étrangers à Paris et celui-ci pouvant, en outre, y être ramené par le souvenir... Cette dernière pensée, en remuant la rage dans son cœur, le • retint à Paris, et il résolut, malgré son deuil et au risque d’exciter peut-être quelque étonnement, de reparaître, de loin en loin d’abord, puis plus fréquemment, dans les salons qu’il savait recherchés par les étrangers, particulièrement par la noblesse po lonaise. La marquise, sa cousine, qui, dans sa frivolité charmante, ne comprenait pas les longues retraites, lui en donna avec insistance le conseil, sans se douter qu’on le lui demandait, et il parut céder avec effort à ce qu’il désirait. L’hiver avançait. Grave et pâle, M. de Nordat s’était montré dans des réunions élégantes, re gardant, écoutant les noms annoncés. Celui qu’il espérait entendre n’avait été prononcé nulle part et par personne. Il n’interrogeait jamais. Loin de se décourager, il ne faisait de jour en jour que s’affermir davantage dans sa patience tragique. Et, quand son deuil, selon les habitudes du monde, fut à peu près arrivé à son terme, il multiplia, le désespoir et la rage dans le cœur, ses apparitions dans les bals de la fin de la saison. Un soir du mois de mars, il se trouvait dans les salons de l’ambassade d’Angleterre. Lord Normanby représentait, à cette époque, la reine Victoria à Paris, et l’on sait quel élan fut donné aux fêtes dans ces premiers temps de l’Empire. L’ambassade resplendissait. Toute la colonie étrangère, tout lé nouveau monde officiel s’y rencontraient ; les uniformes de tous les pays s’y mêlaient. C’était un de ces bals dont il fut alors beaucoup parlé. Adossé à la cheminée d’un des vastes salons de l’hôtel, M. de Nordat laissait errer ses re gards sur les danses qui avaient lieu devant lui. On avait cessé d’annoncer aux portes. Il voyait...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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