Extrait du journal

Moins grave est jusqu’à ce jour ce . qui se passe à Paris dans la grève de L’Est parisien. Les employés trouvent que le travail est mal réparti, qu’il-y a trop de trains à certaines heu res, et qu’on devrait les espacer d’une façon, plus régulière et quasiment mathématique. Cette prétention contredit les exigences mêmes de la vie. Tout le monde conçoit que les trains du milieu de la journée sont moins fréquentés et qu’on peut, sans inconvénient, en diminuer le nombre. Au contraire, le matin, le soir, aux moments des repas, lorsqu’on sort des bureaux et des ateliers, il est absolument nécessaire que les trains se succèdent àdes intervalles moindres. C’est l’intérêt même des petits employés, _des ouvriers, de .toute une population de prolétaires qu’il est cruel de tenir éloignée du logis et de faire stationner au lieu de départ. Il semble que le bon sens même et l’esprit de solidarité ouvrière devraient inspirer les grévistes et les incliner à la conciliation. Mais ils sont mal conseillés, comme toujours, par des meneurs qui n’ont sans doute rien, à perdre et qui doi vent être confortablement logés dans des quar tiers peu lointains. Quoi qu’il en soit, voilà trois faits bien signi ficatifs et qu’il n’a pas été nécessaire de cher cher très loin, puisqu’il nous a suffi de parcou rir les journaux de ces trois derniers jours. Qu’en pensent les socialistes de gouverne ment et le gouvernement des socialistes? Ils se sont portés garants que, grâce aux nombreu ses concessions obtenues jusqu’à ce jour par le socialisme, la bourgeoisie n’avait plus à redou ter la révolution et l’anarchie. Or, que sont les faits dopt nous venons de parler, sinon des in cidents révolutionnaires et anarchiques? Ils peuvent donner à réfléchir à bien des gens et causer beaucoup de tort à la République. Voici, pour les . socialistes de gouvernement, une occasion excellente de faire jouer leur garantie et de montrer qu’ils n’ont pas auda cieusement exagéré leur influence sur les' masses. A quoi servent-ils, s'ils ne sont pas — dans les mains du gouvernement qui les favorise — des agents de pacification ? Que valent leurs promesses ? A quoi rime leur pré sence dans la majorité? Gomment justifierontils les faveurs dont on les accable? Voici pour eux, encore une fois, le moment de se montrer, de tenir leurs promesses, de payer comptant. i0ii ' LA RÉFORME MUNICIPALE...