Extrait du journal
— Oh ! pauvre vieillard l Mathusalem de trente-cinq ans I Va, John Henry, soyons amis, mais cesse de m’attendre et de me tourmen ter. Ge que tu vois en ma personne, ce que tu attends de moi, je ne puis pas l’être : une dame correcte, froide, qui représentera ta maison dans le style anglais, ou bien une cajoleuse en tre chien et loup, quand tu reviendras fatigué de ton bureau, une grande enfant que l’on rend heureuse avec des chapeaux et des villégiatures. Non, John Henry, trois fois non I Tu as fait une profonde impression sur moi. Je suis franche vis-à-vis de toi, comme jamais je ne le fus pour personne. Mais mon dernier mot est non! Il faut que j’étudie. Il s’arrêta. Une colère contenue faisait étince ler ses yeux : Etudier ! Je voudrais savoir qui vous a mis ces folies en tête ? Vous n’en avez pas eu l'idée vous-mêmes. On devrait donner une volée à ces drôles 1 Que je rencontre une fois ici, à minuit, à l’heure où l’on a ses coudées franches, un de ces émancipateurs de femmes, je liii demande rai pour quelle raison il se permet d’enlever à un homme de ma trempe sa fiancée et d’en faire un bas-bleu Et si ce coquin ne trouve pas de réponse • plausible... — Tu n’auras pas l’occasion d’assommer un malfaiteur de ce genre, dit Erna tranquillement, car il n'existe pas. Gela vient de nous-mêmes. C’est la tendance de notre époque. De même qu’il ÿ a des siècles les anciens Germains s’é veillèrent de leur torpeur, et prirent le chemin de l’Italie, de même nous autres femmes nous nous mettons en branle pour envahir vos do maines ! Et moi j’en suis i Je sens en moi l’étoffe d’une protagoniste, je veux être une des pre mières sur la muraille, surtout que j’ai sur la plupart des autres l’avantage de la fortune et par conséquent de l’indépendance. Son compagnon tira lentement de sa poche une courte pipe anglaise, la bourra et l’alluma avec un soin méticuleux, le tout, elle le savait bien, pour gagner le temps de prendre une ré solution qui fermentait, en lui. — Ainsi... c’est ton dernier mot ; tu restes ici...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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