Extrait du journal

POUR LE SECRET DU VOTE M. Combes a été entendu hier, à la Chambre, par la commission du suffrage universel. Cette commission est de celles dont il faut souhaiter que les conclusions soient examinées à bref délai. La visite que lui a faite le président du conseil est, à cet égard, d’un excellent augure. Et tous les républicains devraient s’en féliciter. (Jn sait dans quels termes se pose la question. Le suffrage universel est de ces choses qu’il ne suffit pas d’avoir pour en profiter. Il apparaît, en théorie, comme le palladium de nos libertés. Et, en effet, il devrait l’être. Mais, en fait, cha cun sait que la liberté de ce palladium, si l’on ose s’exprimer ainsi, est, dans bien des cas, compromise. Comment protéger là liberté de l’acte qui a pour objet d’assurer notre liberté même: voilà, sous une formule exacte, bien que d’apparence compliquée, la vraie position du problème. Le mal étant connu, quelle en est l’origine? Cette origine elle est, de l’aveu de tous, dans le défaut du secret pour ceux qui votent. Pour que le vote soit libre, il faut qu’il soit secret. Dès qu’il n’est plus secret, le suffrage universel de vient une mauvaise plaisanterie. Le « geste au guste » se tourne en attrape-nigauds. Et le ré gime républicain, qui doit être avant tout un régime de sincérité, aboutit à l’équivoque et au mensonge. La garantie du secret du vote est...