Extrait du journal

Chacun sait que la politique étrangère n’est pas le fort de l’éminent et. spirituel amateur qui dirige les affaires de Sa Majesté britannique et que même, selon son propre mot, l’aimable M. Arthur Balfour n’y est qu’un enfant. Aussi bien ses encouragements inopportuns à une attitude intransigeante n’ont-ils pris une valeur un tant soit peu alarmante qu’après qu’il eût plu à son collègue, lord Lansdowne, le chef du Foreign Office, un spécialiste, un homme compétent par définition, un orateur singulièrement maître de soi* de les reproduire. . Ce qui est certain, c’est que, si la guerre éclate — cette guerre qui aura d’abord pour théâtre lointain l'Extrême-Orient, qui ne mettra aux prises en premier lieu que la Russie et le Japon mais dont nul ne sait si elle ne s’étendra pas à d’autres continents et à d’autres empires,’ — ceux des alliés des belligérants qui n’auraient pas fait leur devoir et conseillé la paix, auront des comptes .à régler avec la - conscience du monde civilisé. Nous nous plaisons à espérer que la France, jusqu’à la dernière minute, ne cessera pas de faire son devoir envers elle-même, envers son alliée, envers l’Europe, envers l’humanité, en .exerçant toute l’influence dont elle peut dispo ser en faveur d’une solution amiable....