Extrait du journal
visions de fêtes, de châteaux, de-batailles, de balcons et de cavalcades où luisaient, pareils à des escarboucles, le3 yeux verts de la princesse. A leur clarté il voyait des horizons inconnus tout pleins de surpri ses et d’enchantements. Son geste, son appel ne lui en montraient-ils pas le che min? Hugues rentra tout songeur à la Testère, où la comtesse l’avait pressé sur son cœur le jour même de sa victoire. Etonnée de son silence, alors que son éloge était dans toutes les bouches, elle interrogea le vieil Agrippa qu’elle - surprenait souvent en longues conversations avec son élève. Il avait sa confiance, il devait savoir ce qui se passait en lui. Le fidèle écuyer sourit. — C’est la jeunesse qui bat de l’aile, dit-il. — Quoi ! s'écria la comtesse qui fris sonna, tu crois que déjà Hugues pense à me quitter? — Monsieur le comte, mon maître, a vingt ans, madame... les plumes poussent vite aux aiglons. M. le comte Gédéon son père avait son âge quand il est parti sur un bon cheval de guerre. Et puis votre fils a rencontré une princesse belle comme le jour, et ses yeux regardent maintenant au delà de l’horizon où il a vécu. — Oui, oui, murmura la comtesse qui soupira, le même sang qui a brûlé le cœur du père, bout dans les veines du fils!... Que la volonté de Dieu soit faite ! Puis relevant la tête fièrement et ne permettant pas aux larmes qui gonflaient ses paupières de tomber : — Quoi qu’il arrive, ma conscience ne me reprochera rien, reprit-elle ; de l’en fant que le comte Gédéon m’avait confié, j’ai fait un homme... ma tâche est remplie. A quelque temps de là, un certain jour, Hugues, qui marchait hardiment vers sa majorité, rencontra, au pied de la colline sur laquelle Auch est assis, une belle fille qui, tenant des deux maius le pan du long manteau qui l’enveloppait et dessinait sa taille souple, regardait d'uu air effaré les 1 flaques d’eau limoneuses et les ornières profondes qui couvraient toute la largeur de la route qu’elle avait à traverser. Une pluie abondante qui était tombée pendant la nuit, avait changé cette roui • ea maré cage. La joiie fille se dépitait et frappait du bout de son petit pied finement chaussé...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - lucien brun
- de montestruc
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