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Le Temps, 4 juillet 1874

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Le Temps
4 juillet 1874


Extrait du journal

regarde pas... A présent que vous m’aimez et que vous avez pris soin de me le dire, que désirez-vous ? — Qué vous m’aimiez comme je vous aime. Ils avaient pris par un sentier qui s’en fonçait dans la campagne ; on était vers le milieu d’avril ; tout sentait bon ; les haies et les buissons avaient l’apparence de gros bouquets. On entendait partout le chant des oiseaux dans un bruissement de fèuilles. Le ciel profond et- lumineux brillait à travers les arbres ; des rameaux se balançaient sur leur tête. Brisquette, tout en causant, avait pris le bras de son compagnon qui marchait lentement. — Oh! moi! fit-elle, c’est une autre af faire!... je n’ai pas vécu à la campagne, moi... je suis née à la ville... et j’ai sur une foule de choses des idées que vous n’avez pas... Savez-vous seulement ce qu’il me faudrait-pour me mettre à aimer quel qu’un comme vous m’aimez? —• C’est justement parce que je ne lésais pas que je tous le demande. — Bien que ma tête touche à peine à vo tre épaule, mob gentilhomme, j’ai de là fierté comme unè duchesse... Je ne me laisserai pas prendre comme quelquesunes à un plumet et à de belles paroles... Tout à l’heure je vous écoutais... c’était charmant tout ce que vous disiez, et je mentirais si je vous disais que ça ne me plaisait pas... On a le cœur chatouillé par toutes ces jolies choses... mais pour ai mer, il me faudrait mieux que cela ! — Quoi encore ? — Je voudrais quelqu’un qui fût beau, brave, bien fait, hardi, élégant, spirituel, sincère. — Eh bien? dit Hugues. — Eh ! eh ! vous avez le verbe haut, monsieur le comte ! Je ne déteste pas cela, pourvu que les actions répondent aux pa roles. — Je ne voudrais pas dire trop de bien de moi, mais il me semble qu’après ce que j’ai fait à Saint-Savy... — Je ne dis pas non. Vous vous êtes vaillamment conduit... Un chevalier des contes de fées n’eût pas mieux fait, mais cette prouesse, vous l’avez faite pour l’hon neur de votre nom. Moi, j’ai l’ambition qu’on fasse des folies pour moi. Regardezmoi bien; ai-je tort d’avoir cette ambition, dites?...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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