Extrait du journal
pour parler de chevaux et de femmes, de jouer ensuite tout son patrimoine, de boire des vins quelconques et des liqueurs frelatées avec des gens moins spirituels que les bêtes qui traînent leur voiture, jusqu’à ce qu’on roule dans les coins?... — Je vois que vous savez comment cela se passe, fit Soudine avec un geste narquois, et encore vous sais-je infiniment de gré de vous être arrêtée là, car vous auriez pu aller plus loin... Ne craignez rien, je n’offenserai pas les convenances ; depuis quarante-huit heures je n’ai bu que de l’eau glacée. -r-Parce que vous alliez voir Annette? de manda la comtesse avec un demi-sourire. — Précisément. — Eh bien, si vous l’épousiez, vous boiriez tous les jours de l’eau, glacée ou non, mais vous la boiriez ensemble! Ce n’est pas elle qui vous en détournerait! — C’est que je ne suis pas sûr de moi-même, fit-il d’un air sombre. Cela va pour quarantehuit heures,— cela n’irait peut-être pas pour une semaine. Il avait parlé d’un air si désespéré, que Mar’Ivanna posa affectueusement sa main gan tée sur le bras qui se trouvait tout près. — S’il est une chose, cruelle, continua-t-il, c’est de connaître sa misère et de ne pouvoir y remédier... Tenez, comtesse, dans un voyage que je faisais en France il y a deux ou trois ans, j’ai rencontré un Breton... je ne vous dirai pas dans quel bouge, vos oreilles méritent mieux que cela. C’était un homme, pourtant, un homme tel que je ne m’attendais pas à en rencon trer là. Il est vrai que lui non plus ne se dou tait pas qu’il trouverait dans un endroit pareil un officier du tsar, un homme bien élevé... Il ne l’a jamais su, je vous prie de le croire. Eb bien, ce Breton avait reçu une éducation de lettré, quoique simple fils de paysan aisé. Il avait gagné peu à peu ses grades universitaires dans des concours... et puis sa famille était fière de lui, pensez donc ! Il aurait pù devenir ecclésiastique, recteur, comme ils disent dans son pays, et, qui sait ? peut-être évêque 1 Tout don canton, tout son département s’intéressait...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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