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Le Temps, 4 mai 1881

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Le Temps
4 mai 1881


Extrait du journal

Sir Charles Dilke a donné en outre à la Chambre une nouvelle importante. Il a annoncé que par iradé impérial, signé avanthier, le sultan avait accepté les conditions finales proposées par les puissances pour la solution de la question grecque. On peut donc considérer comme résolue définitivement l'affaire de la frontière hellénique. Il ne reste plus qu'à effectuer la remise des territoires cédés par la Turquie à la Grèce; et l'on sait que les attachés militaires des ambassades à Constantinople ont déjà élaboré l'instrument diplomatique qui devra régler les conditions matérielles, de l'entrée en possession des Grecs. *̃ Le Journal officiel a publié ce matin un rapport du ministre de la marine, et un décret conforme, relatif au conseil municipal de Saïgon. Ce décret résout plusieurs questions intéressantes. Lorsque ce conseil fut organisé, ] ,le':petit: nombre rue résidants français y avait 1 fait introduire, comme membres, dès résidants étrangers. Le conseil municipal se composait donc de citoyens français, de sujets français (annamites) et de résidants étrangers. lW croissement du nombre des Français à Saïgon permet maintenant de supprimer cette participation anormale des étrangers aux affaires de la commune, et le nouveau décret y pourvoit. En même temps et dans un esprit de bienveillante équité, les sièges enlevés aux étrangers ne sont pas attribués aux citoyens français, mais aux inf digènes, qui forment désormais le tiers du conseil municipal. Enfin, par une innovation qui nous paraît heureuse, c'est au suffrage universel que seront élus les conseillers annamites. Nous avons rencontré en Cochinchine une organisation; communale 'si ancienne et si fortement organisée, que les indigènes sont préparés dé longue date à bien jouer leur rôle dans un conseil municipal français. Ajoutons que, comparé aux conseils municipaux de l'Algérie,, celui de Saïgon s'en distingue par l'exclusion des étrangers, par la condition imposée aux conseillers indigènes de savoir parler, lire et, écrire en français, et par la proportion plus forte de l'élément indigène dans le conseil....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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