Extrait du journal
On ne fera jamais trop d’efforts pour diminuer les chômages. On ne s’ingéniera jamais trop non plus pour remédier aux effets des chôma ges qui n’auront pu être empêchés. Aussi y at-il lieu d’applaudir cordialement à l’entreprise que se propose l’Association internationale pour la lutte contre le chômage, association qui vient de tenir à Paris, sous la présidence do M. Léon Bourgeois, une conférence si intéressante. Grâce aux études qu’elle a résolues, à l’enquête permanente qu’elle institue, aux lumières mu tuelles que la plupart des grandes nations se prêteront désormais pour mieux connaître, mesurer et combattre ensemble le fléau du chô mage, des résultats appréciables seront sans doute obtenus, d’heureux progrès se verront réalisés. On risquerait toutefois de préparer de vives déceptions au monde du travail si on lui lais sait croire que sans son bon vouloir, sans sa par ticipation directe à l’œuvre, des améliorations véritables pourraient être assurées. Tout d’a bord, pour tous les chômages amenés par les grèves,-la nouvelle association internationale restera désarmée. Des sommes considérables se gaspillent en interruptions volontaires de tra vail. L’association pourra en faire, de façon plus complète, le compte, et cette information në sera peut-être pas inutile pour l’éducation mômAdfiS-ïiciLinfiS-dB cetPrdrfl.de chômages ; mais il est clair que, la où. cette éducationn’aura pas cessé d’être rudimentaire, les grèves continueront de sévir, avec les souffrances et les misères qu’elles entraînent. La lutte contre les grèves serait au premier rang des préoccu pations dans un combat en règle contre toutes les causes du chômage. Sur ce terrain, l’action des travailleurs eux-mêmes demeurera évidem ment prépondérante. Mais, quand on annonce l’intention de lutter contre le chômage, on entend surtout s’occuper de la situation des travailleurs qui malgré eux manquent d’ouvrage. C’est à ceux-là que l’on songe quand on parle de dresser une statisti que moins imparfaite des emplois disponibles, quand on veut restituer aux Bourses de travail le caractère que leurs premiers inspirateurs ont eu en vue, et lorsqu’on se flatte d’arriver à garantir les travailleurs par une organisation plus perfectionnée des demandes et des offres du travail ou par des assurances scientifique ment adaptées aux risques exacts de chômage. Les Molinari, les Gheysson, les Levasseur ont ouvert la voie. En s’inspirant de leur esprit, on a chance d’aboutir à des améliorations’sensi bles. Mais il faut encore que les intéressés s’ai dent eux-mêmes et que leur initiative, le senti ment de leur responsabilité, le souci de leurs devoirs soient avivés et non pas affaiblis. S’ils venaient à s’imaginer qu’il est au pou voir de l’Etat ou d’un groupement quelconque d’Etats de distribuer régulièrement du travail, comme on voit ces appareils automatiques dis tribuer du chocolat ou des bonbons, une cause nouvelle de chômages aurait été superposée aux autres par la diminution de la valeur in trinsèque des travailleurs. Ce n’est pas en se tournant vers nous ne savons quelle providence, en attendant uniquement d’autrui le salut, ense persuadant que l’effort individuel est vain, ce...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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