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Le Temps, 4 septembre 1877

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Le Temps
4 septembre 1877


Extrait du journal

% .... 1© mai que la responsabilité du maréchal, et que, quelque soit le résultat des élec tions, le maréchal ne changera rien à sa politique; Depuis le 16 mai, on n’a laissé échapper aucune occasion de dire aux fonc tionnaires : Allez de l’avant, ne craignez rien; quoi qu’il advienne, vous demeurerez en place, couverts par le maréchal, résolu à dissoudre perpétuellement la Chambre plutôt qu’à incliner sa volonté devant la volonté nationale. Voilà le langage qui a été constamment tenu par tous .peux qui avaient qualité pour exprimer la pensée du gouvernement, et le Moniteur univer sel méconnaît la vérité et transpose les rôles, lorsqu’il reproche aux journaux de gauche d’avoir engagé la personne du chef de l’Etat et d’avoir soulevé la question de la démission éventuelle de M. le maréchal. Cette question a été soulevée par ceux qui, après avoir tenté de faire de cette démis sion un épouvantail pour les électeurs, et voyant le peu d’épouvante ressentie, ont changé, comme oh dit vulgairement, leur fusil d’épaule et ont crié au pays : Le ma réchal ne s’en ira pas, mais il ne cédera pas. D’ailleurs» si le Moniteur, dont on ne peut que louer les bonnes intentions cons titutionnelles, persistait à attribuer aux républicains la pensée de faire porter le débat électoral sur la personne du maré chal Mac-Mahon, il lui suffirait, pour se détromper, de lire l’article publié, hier soir, par un journal des plus autorisés à parler au nom du ministère, par le Fran çais. Depuis le 16 mai, il n’a pas été publié d’article plus significatif. Le Français, après avoir reconnu qu’au point de vue constitutionnel il est regrettable que les candidats officiels soient présentés aux électeurs sous le titre de « candidats du maréchal », et qu’ainsi le nom et la per sonne du maréchal soient mis aux voix, ajoute : « Lorsque les élections prochaines au» ront porté en faveur de la politique pré» sidentielle un verdict favorable, le maré» chai aura — il n’en faut pas douter — » une puissance bien autrement grande » que celle dont il était investi la veille du » 16 mai, et si la position que lui assure » la Constitution est à peu près celle d’un » roi, les suffrages accordés à ses candidats » dans un grand nombre de collèges lui » donneront le pouvoir tout à fait prépon dérant d’un maître. » ^ Cette expression, le pouvoir d’un maître, n’est pas un mot échappé inconsidérément à la plume de l’écrivain; elle est reproduite, à diverses reprises, dans le cours de l'article, et notamment dans cette phrase : « Les républicains ne peuvent » nous défendre d’avoir confiance à la » loyauté du maître auquel les élec» tions vont donner un pouvoir dic» latorial. » Ailleurs le Français déclare que c’est « un plébiscite » qui va se faire sur le nom du maréchal. Ainsi donc pas de méprise possible ; pour le Français, or gane d une fraction du cabinet, c’est le maréchal seul qui va se trouver en jeu dans les élections, et c’est un pouvoir dic tatorial que les électeurs sont appelés à lui conférer. Voilà comment est entendu le respect de la Constitution par les jour naux ministériels. C’est la première fois que dételles choses sont dites avec cette franchise, ou plutôt avec ce cynisme. Que deviennent, en pré sence de telles déclarations, les bonho mies constitutionnelles du Moniteur et le reproche adressé aux républicains de méconnaître l’esprit de la Constitution en engageant directement le maréchal dans la lutte électorale? Sont-ce les républicains qui ont parlé de « plébiscite sur le nom du maréchal», de «pouvoir dictatorial d’un maître » comme résultat des élections? Nous espérons que le Moniteur voudra bien, sur ce chapitre, et après lecture du...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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